HOSOO, le textile kyotoïte autour du monde

Des boutiques Chanel aux luxueuses chambres du Four Seasons en passant par les showrooms Panasonic, les tissus de HOSOO, fabrique de tissu kyotoïte depuis plus d’un siècle, sont discrets mais omniprésents. 

Pour perpétuer cette existence, cette entreprise familiale n’a eu de cesse de se réinventer, sans pour autant sacrifier son savoir-faire séculaire. « Les temps changent et vous devez changer avec eux », confie Masataka Hosoo, à la tête de l’entreprise depuis 1982. « Dans le monde de l’artisanat, on a le sentiment que la tradition ne suffit pas. Vous devez vous diversifier, impossible de se reposer sur ses acquis. »

Pour comprendre comment un des plus célèbres fabricants de tissus de kimono en soie du Japon a réussi à étendre sa renommée au-delà des frontières nippones, il faut remonter un peu le cours du temps.

Tissage impérial

La maison HOSOO voit le jour à Kyoto en 1688 et acquiert ses lettres de noblesse en fournissant kimonos et obi (la ceinture qui permet de fermer les kimonos) à la cour impériale de Kyoto, en utilisant exclusivement le nishijin. Cette technique artisanale de tissage née à Kyoto au XVème siècle exploite la soie mais également des fils d’or et d’argent. Une activité pérenne, jusqu’au jour où les ventes de kimonos ont drastiquement chuté : « Au cours des trente dernières années, le marché des kimonos a été réduit à un dixième de sa taille initiale », explique Masataka Hosoo.

Ensemble, Masataka et son équipe diversifient alors leurs activités dans trois nouveaux domaines : l’art, la mode et le design intérieur. « Nous avons commencé à cibler le marché mondial du luxe avec les nouveaux textiles que nous avons développés en utilisant des techniques locales », déclare le chef d’entreprise. « Je voulais transmettre les savoir-faire d’ici — des textiles soigneusement élaborés, avec un fort respect pour les matériaux — et les amener sur le marché mondial du luxe. »

Une production entièrement kyotoïte

Le respect de la matière et de l’artisanat est indispensable pour cette maison de Kyoto qui travaille pour la confection de ses kimonos et obi avec des artisans hautement qualifiés dont certains sont reconnus trésors nationaux vivants du Japon.

Quant aux dessins, la maison a pris le pari de les imaginer dans un style international, aux couleurs variées, utilisant également des fils d’or ou d’argent pour agrémenter ses tissages. « Une tradition de couture japonaise que l’on n’utilise pas dans du traditionnel, mais dans des matériaux du futur. »

Tous les textiles sont encore aujourd’hui fabriqués dans l’atelier et les différentes installations de HOSOO à Kyoto. Les artisans de la maison perpétuent toujours la technique nishijin, mais aussi le tissage tridimensionnel, afin de créer des tissus empreints de modernité. D’ailleurs, HOSOO a travaillé étroitement avec Panasonic afin de créer des interfaces utilisateur qui impliquent des textiles plutôt que des boutons, notamment grâce à l’utilisation de tissage au fil d’or, conducteur d’électricité.

Plus d’information sur la production de HOSOO est disponible sur son site internet.