Kanji Hama, fier représentant de la teinture à l’indigo

L'artisan est l’un des derniers Japonais à réaliser à la main et à appliquer cette teinture, selon la technique ancienne du “katazome”.

14.10.2019

© KANJI HAMA

Kanji Hama, né en 1950, est l’un des derniers Japonais à réaliser à la main de la teinture à l’indigo, selon la technique du katazome, populaire pendant la période Edo. Cela lui prend plusieurs semaines, quand aujourd’hui il ne faut pas plus d’une heure à une machine pour réaliser une tâche similaire.

Là où des millions de jeans sont teints à l’indigo chaque année par des machines, Kanji Hama ne s’occupe que d’une poignée d’articles par an, principalement des kimonos qu’il teint de A à Z. Il crée lui-même ses motifs, confectionne une pâte qu’il applique ensuite sur du tissu à l’aide d’un pochoir confectionné sur mesure. À l’issue de ce long processus, le tissu, trempé ensuite dans des cuves d’indigo, révèle des motifs blancs.

 

Un savoir-faire en danger

Kanji Hama s’est confié au New York Times Style Magazine. Il raconte qu’il lui faut plus d’une douzaine d’étapes – et plusieurs semaines – pour réaliser chacun de ses projets. Ce long processus, pour lui, est loin d’être un travail ingrat. C’est, au contraire, ce qui fait l’essence même et toute la beauté de son métier : « L’artisanat, c’est le fait de réaliser quelque chose de ses mains. Lorsqu’un produit est manufacturé, ce n’est plus de l’artisanat », affirme-t-il à la journaliste.

Kanji Hama se refuse à mettre par écrit son processus pour le transmettre à d’autres. Il estime que son art va bien au-delà des mots et des gestes. C’est un exercice, explique-t-il, que seul celui qui pratique sa discipline au quotidien, avec rigueur et amour, peut vraiment maîtriser. Ce savoir-faire, Kanji Hama le tient de son père et de son grand-père. Peut-être son fils lui emboîtera-t-il le pas, mais rien n’est moins sûr : l’artisan, certain que sa pratique demande trop de travail pour les jeunes générations, est presque convaincu qu’elle se perdra avec lui. Pourtant, des jeunes reviennent à ces pratiques anciennes, comme ceux réunis au sein du collectif d’agriculteurs-artisans Buaisou.

 

Plus d’informations sur le travail de Kanji Hama sur son site internet et sa page Facebook (en japonais).

© KANJI HAMA

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