Tomo Koizumi, quand la mode et l’art ne font plus qu’un
©Steven Ferdman/Getty Images
La mode est-elle un art ? C’est la question la plus fréquente – voire existentielle – qui se pose au sein de la sphère mode. Avec ses créations démentes et méticuleuses, le designer japonais Tomo Koizumi démontre que la mode est un pan à part entière de l’art contemporain. Si le prêt-à-porter de façon général mise sur des coupes plus traditionnelles et softs, les semaines de la haute-couture sont synonymes d’excentricité, durant lesquelles le mot d’ordre de tous les créateurs est : “more is less“. Nuage de chantilly fruité ou encore bourgeon de fleur électro-pop, bienvenue dans le monde enchanté (et presque insolent) de Tomo Koizumi.
Après avoir fondé son label en 2012, il est repéré sur Instagram par la chasseuse de têtes britannique et fondatrice du magazine Love, Katie Grand, qui souhaite immédiatement le faire défiler pendant la Fashion Week de New York. Depuis, le créateur japonais ne cesse de conquérir la fashion sphère. Costumier de formation, le créateur avait pour habitude d’habiller les plus grandes stars japonaises, comme la chanteuse Yuki Matsuda. Inconnu il y a encore quelques mois, aujourd’hui, les mannequins Bella Hadid et Emily Ratajkowski, ainsi que l’actrice Gwendoline Christie arborent fièrement ses robes. Et ce soutien est clairement un parti pris tant ses créations sont fortes.
Pour la confection de ses robes, qui sont destinées à devenir des “armures à volants pour les filles“, il faut compter entre 50 et 80 mètres de tissus et 200 mètres d’organza. Les heures de travail ne se comptent plus, mais le savoir-faire et la minutie de Tomo Koizumi continuent à épater les plus grands noms de la mode. Quant aux couleurs, elles sont pensées et créées les unes après les autres, sur la base d’un échéancier de 400 teintes.
Chez Koizumi, non seulement la mode est un art, mais celles qui la portent deviennent elles-mêmes une oeuvre à part entière. Bonbons sucrés ou jeunes fleurs en éclosion, le designer japonais nous ouvre les portes d’une couture onirique et sans limite. Invité à défiler au Madison Store du label Marc Jacobs en février dernier à New-York, Koizumi défrayait la chronique avec un premier défilé-événement hors normes et des silhouettes plus démentes les unes que les autres. Ses créations surréalistes ont largement été relayées sur les réseaux sociaux : une nouvelle star est née.
Rappelant la créatrice anglaise Molly Godard qui a fait du tulle sa matière clé, le couturier japonais, lui, choisit l’organza, un tissu fin et traditionnel fait à partir de soie. Encore plus chic et grandiose, et bien-sûr, plus extravagant. Car Tomo Koizumi souhaite habiller les princesses de demain, fortes et rêveuses à la fois.
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