Undercover, une mode rebelle et conceptuelle
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Avec ses silhouettes hybrides ancrées dans un univers streetwear, Undercover, la griffe du créateur japonais Jun Takahashi fondée en 1990, ne cesse de séduire la sphère mode grâce à une beauté conceptuelle qui lui est propre. Jeune prodige et grand visionnaire, l’ami de Rei Kawakubo a su faire de la mode un art à part entière en mêlant subtilement sa technicité – acquise lors de son cursus scolaire passé au sein du Bunka Fashion College – à la culture underground tokyoïte, qu’il découvre lors de ses nombreuses virées nocturnes.
Dès la fin de ses études, Jun Takahashi lance son propre label. Un pari osé mais largement relevé puisqu’aujourd’hui, Undercover est devenue l’une des marques phares de la mode streetwear au Japon, mais également en Europe. Par ailleurs, le créateur accumule les prix, tels que le Mainichi Fashion Grand Prix, notamment attribué précédemment à Issey Miyake ou encore Junya Watanabe. Son talent inné et sa vision de la mode atypique lui permettent alors de travailler avec les plus grandes marques de Nike, Supreme et Dr.Martens à Converse ou encore Vans.
Si le designer japonais s’inspire à la fois du mouvement punk britannique et de la mode américaine, c’est le quartier très animé de Tokyo, Harajuku – concentré de l’art des rues et des modes insolites – qui nourrit quotidiennement son travail. C’est d’ailleurs dans ce même quartier que Jun a inauguré sa première boutique. À l’heure actuelle, Undercover compte près de 40 points de vente uniquement sur le sol japonais.
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Constamment dans la réinvention, Jun Takahashi prône le déconstructivisme et ne cesse d’explorer les frontières entre la beauté et la laideur afin de créer des pièces fluides, ornées d’imprimés empruntés à la pop culture. De Stanley Kubrick, à David Bowie, Undercover, c’est le souhait de démocratiser la mode tout en rendant hommage à la culture japonaise et populaire. À la fois rebelle et paradoxale, Undercover crée une nouvelle harmonie, axée sur la féminité et les coupes.
Une mode “poétique” mais “parfois inquiétante”, qui interpelle. Et pour cause, Undercover s’autoproclame marque engagée, politiquement et socialement. Jun Takahashi est l’un des rares designers à affirmer ses idées ou à prendre position pendant ses défilés. On découvre alors des collections (relativement angoissantes) qui reflètent le climat actuel fragile et incertain, à travers des créations qui manifestent des notions de précarité et d’instabilité. Pourtant, si le créateur mêle son art à ses idéologies, il le fait toujours avec humour et bienveillance.
L’imaginaire enchanteur et parfois sombre de Takashi peut déstabiliser et pourtant, Undercover s’est rapidement imposé au sein de la mode streetwear. Ses nombreuses juxtapositions, ses mélanges de matières et d’imprimés témoignent de sa grande créativité et d’un savoir-faire traditionnel. Un esprit anticonformiste qui réassemble des pièces classiques pour les transformer en créations contemporaines. Des silhouettes à la fois élégantes et macabres, qui mettent en lumière toute la décadence dont fait preuve la sphère mode.
Pour découvrir la dernière collection d’Undercover en France, on vous donne rendez-vous dans une de ses huit boutiques parisiennes.
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