Ay-O, l’artiste arc-en-ciel
Retour sur la carrière de cet artiste qui a choisi de n'utiliser pour ses oeuvres que la palette des couleurs de ce phénomène météorologique.

© Ay-O
De son vrai nom Takao Lijima, l’artiste japonais Ay-O, plus communément appelé The Rainbow Man est célèbre au Japon et ailleurs. Né en 1931 et cherchant à tout prix un moyen de devenir un artiste « anti-art », un terme utilisé par Marcel Duchamp pour décrire un ensemble de concepts et attitudes rejetant l’art établi, il trouve l’inspiration en 1964. Il décide alors qu’au lieu de se tourmenter sur le choix de couleurs et de motifs, il utiliserait dorénavant toutes les nuances du spectre visible, évoquant la transition continue des sept couleurs d’un arc-en-ciel.
Présenté en 1961 à George Maciunas, le principal fondateur du mouvement Fluxus, par un autre membre du groupe qui n’est autre que Yoko Ono, Ay-O en devient un membre actif. Créé au début des années 1960, le Fluxus regroupe des artistes venus de différents horizons tels que la chimie, l’économie ou encore la musique et aspire à revaloriser la vie en abolissant le fossé qui la sépare de l’art.
L’art du happening
Ay-O s’illustre lors de happenings et notamment avec ses Finger Boxes. Produites pour la première fois en 1964, les Finger Boxes sont des œuvres tactiles consistant en de petites boîtes cubiques percées d’un trou, dans lequel divers objets tels que des cheveux, des boules de coton, des perles, des éponges ou des ongles sont placés. L’observateur doit insérer son doigt dans le trou de la boîte et essayer de deviner son contenu. En 1987, Ay-O acquiert une certaine réputation à l’international lors de sa série de happenings arc-en-ciel, notamment en France lorsqu’il suspend un ruban bariolé de 300 mètres de long à la Tour Eiffel.
Les inspirations de l’artiste, bien que souvent occidentales, vont également chercher du côté de l’archipel, et notamment des motifs traditionnels nippons à l’image d’une gravure présente dans la collection Sumo Wrestling, inspirée d’une œuvre de l’artiste Kunisada Utagawa. Ay-O aime aussi s’identifier à une créature mythologique du folklore japonais nommée kappa, qu’il intègre dans certaines œuvres. Son travail coloré, reconnaissable au premier coup d’œil, est visible dans les collections des musées nationaux d’art moderne de Tokyo et Kyoto.
Certaines oeuvres de Ay-O sont à retrouver sur le site internet du British Museum.

© Ay-O

Ay-O, “Finger Box”, 1964, Cardboard box, with mixed media and printed paper labels, 9.5 x 9.2 x 8.3 cm, Collection Irish Museum of Modern Art, Donation, Novak/O'Doherty Collection, 2015
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