Christian Hidaka, l’art de l’influence

Le peintre britannique né au Japon emmène le regard à travers les continents, en faisant référence à divers courants de l'histoire de l'art.

04.05.2021

TexteHenri Robert

Christian Hidaka - “The Conjuror” (2020)

C’est une réorganisation de la temporalité, des lignes, des codes de la peinture. Certaines influences sont nettes et les toiles de Christian Hidaka amènent le spectateur à se remémorer des œuvres de grands noms et écoles de l’histoire de l’art. Pourtant, son travail ne peut être réduit à cette association de références.

Né à Noda en 1977, d’une mère japonaise et d’un père britannique, Christian Hidaka s’installe au Royaume-Uni, où il étudie aux Beaux-Arts de Winchester, puis à la Royal Academy de Londres, après un passage par la Parsons School de New-York. Un parcours académique prestigieux.

 

« Une poétique de l’anachronisme »

Né Christian Ward, il décide de changer de nom en 2007 après avoir rencontré un homonyme, lors d’une balade. L’artiste, aujourd’hui résidant au Royaume-Uni, préfère abandonner son patronyme pour Hidaka, qui signifie « qui vient du soleil ». Cette influence et l’importance de sa terre natale se retrouvent en particulier dans certaines de ses toiles telles The Conjuror (2020) ou Pergola (2013), dans lesquelles des geishas prennent place. Elle pourrait également se retrouver dans Gathering Peaks (2019), où l’on aperçoit un paysage de montagnes emprunté à l’ukiyo-e (l’art des estampes japonaises), revisité de manière psychédélique.

L’art de Christian Hideka repose — outre sa maîtrise technique — sur sa capacité à associer les personnages, les plans, à ouvrir des portes et des fenêtres vers des références, des écoles. À première vue, sa peinture s’appuie sur la Renaissance italienne, sa géométrie, ses décors théâtralisés ou les masques que l’on retrouve dans la peinture vénitienne. Mais on y trouve également l’influence de Giorgio de Chirico, ou de Pablo Picasso, et des techniques propres à la peinture chinoise et japonaise. C’est un récit, un roman mystérieux, où les lignes de fuite guident le regard, l’emmènent vers d’autres mondes.

« Sans se soucier des dogmes et en naviguant avec une aisance déconcertante entre différentes aires culturelles, Hidaka travaille à un décentrement géographique et géométrique, à une poétique de l’anachronisme », écrivait Raphaël Brunel à l’occasion d’une exposition à la galerie Michel Rein, qui représente l’artiste.

 

Le travail de Christian Hidaka est à découvrir sur son site internet et sur celui de la galerie Michel Rein.

Christian Hidaka - “Gathering Peaks” (2019)

Christian Hidka - “Players” (2017)

Christian Hidaka - “Siparium” (2020)