Sotaro Yasui redéfinit les contours de la peinture japonaise du XXe siècle
L'artiste mêle dans ses oeuvres les techniques de la peinture française du XXe siècle à son environnement japonais.


Né en 1888, Sotaro Yasui passe son enfance à Kyoto, avant d’abandonner ses études afin de se consacrer à sa carrière artistique. Il décide alors d’étudier la peinture à l’huile à l’Académie des Beaux-Arts du Kansai et auprès de maîtres comme Asai Chu, pionnier de l’école yo-ga, la peinture japonaise de style occidental qui apparait à la restauration de Meiji en 1868.
Le pays est alors secoué par une nouvelle dynamique et la société se prend à rêver de modernité et d’ouverture internationale. En 1907, Yasui, alors âgé de dix-neuf ans seulement, il décide de poser ses valises en Europe au sein de la ville lumière, afin d’étudier à l’Académie parisienne Julian, auprès de Jean-Paul Laurens. L’apprenti peintre s’imprègne de la culture artistique européenne et commence à réaliser des portraits de style occidental d’une grande maîtrise.
Concilier un style occidental et un environnement nippon
En 1914, Yasui retourne au Japon et se retrouve confronté à un défi : concilier son style (propre à la peinture française du XXème siècle) et son environnement japonais. Après quelques années de maturation, l’artiste arrive à réconcilier son coup de pinceau aux paysages qui l’entourent. C’est en 1929 qu’on observe l’éclosion du “style Yasui”, qui se caractérise par la subtile combinaison des lignes claires et des couleurs vives. Les années 1930 sont fructueuses pour le peintre qui signe ses plus grandes oeuvres, parmi lesquelles les emblématiques “Portrait de Chin-Jung”, “Portrait of Mrs F”, “Le portrait d’une femme” ou encore “La lecture”.

Un style identifiable
Ses portraits se distinguent grâce à la peau claire de ses personnages, ces derniers étant par ailleurs sublimés par des accoutrements colorés, agrémentés de divers accessoires, minutieusement travaillés comme des kimonos à rayures ou des robes fleuries.
En 1944, Yasui devient professeur à l’École des Beaux-Arts de Tokyo. Huit ans plus tard, en 1952, il reçoit l’Ordre du mérite culturel japonais, qui lui permet une nouvelle fois d’affirmer sa notoriété dans le milieu artistique. L’artiste passe la fin de sa vie à Yugawara, dans la préfecture de Kanagawa, où il peindra jusqu’à ses derniers jours. Il décède en 1955 d’une insuffisance cardiaque, alors âgé de soixante-sept ans. Ses oeuvre et notamment la lumière de ses tableaux et ses personnages orientaux ont su apporter un nouveau souffle à la peinture du XXe siècle.

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