Des portraits de femmes, face au lieu où elles ont été harcelées

Décrivant l’expérience de femmes asiatiques confrontées au racisme et au harcèlement, la photographe Cristina Hara, d’origine péruvienne et japonaise, analyse une — triste — singularité de la capitale française dans la série Speak Up.  

Ce projet est né lorsqu’une amie lui a demandé si elle avait déjà été harcelée à Paris, avec pour objectif « d’ouvrir un dialogue et de peut-être contribuer à arrêter de considérer ces comportements comme normaux ». Cristina Hara confie dans une interview à Pen : « À Paris, davantage qu’ailleurs, je me sens vulnérable pas uniquement en tant que femme, mais également de par mes origines asiatiques. » 

Le projet met en scène côte à côte des photographies de femmes et des lieux où elles ont été victimes de harcèlement, accompagnées du témoignage des sujets.

Victimes des clichés

Au delà du phénomène de harcèlement que subissent les femmes originaires d’Asie à Paris, Cristina Hara souhaite mettre en lumière les clichés auxquels elles sont confrontées, notamment liés à la prostitution, qui touche une partie de la communauté. S’ajoutent également « d’autres stéréotypes associés aux femmes asiatiques qui contribuent à la persistance du harcèlement. » Elles sont considérées comme « calmes et fragiles, donc perçues comme des cibles plus faciles, qui ne réagiront pas. C’est quelque chose qui m’a vraiment encouragée à poursuivre ce travail, à briser le silence et à parler. » 

Avant de s’atteler à cette série, la photographe avait travaillé au sein d’un autre quartier parisien fréquenté par la communauté asiatique, le XIIIème arrondissement, entre acrobaties et hip-hop.

Speak Up (2019), une série photographique de Cristina Hara à retrouver sur son site internet.