À l’époque Edo, les criminels étaient tatoués

Les tatouages traditionnels avaient une signification très forte, les meurtriers étaient tatoués sur le visage, les voleurs sur le bras.

10.09.2020

L’art du tatouage a une longue et riche histoire au Japon. Si cette pratique est encore aujourd’hui associée à la criminalité et à la marginalité, cela s’explique par une raison historique qui remonte à la période Edo (1603-1868). À cette époque, les criminels étaient tatoués, un moyen de les identifier et de les punir. Cette pratique a été bannie à l’ère Meiji, mais la stigmatisation liée aux tatouages demeure.

 

Trois étapes

Les tatouages de la période Edo avaient une très forte signification, les meurtriers étaient condamnés à être tatoués sur le visage et sur le bras. Cette pratique, irezumi kei, ou la pénalité du tatouage, a remplacé les sanglantes décapitations et l’ablation des membres jusqu’alors pratiquées. Les tatouages sur le visage fonctionnaient par ailleurs selon trois étapes, et après chaque crime, l’auteur était marqué d’un symbole chinois (大), après quoi était prononcée la mort. Chaque région avait son propre symbole représentant à la fois le crime et le lieu, ce qui permettait d’identifier immédiatement les détails de l’acte commis. Tatouages de chiens à Hiroshima, lignes à Chikuzen, points à Takayama et croix à Hizen.

Si la manière de percevoir aujourd’hui les tatouages au Japon trouve son explication dans 5000 ans d’Histoire, les groupes criminels contemporains tels que les yakuza poursuivent cette pratique du tatouage, perpétuant son association avec la criminalité. Ceci amène nombre de personnes à penser que les tatouages sont illégaux au Japon, mais la loi interdisant les tatouages a été abolie en 1872.