Le bondage fait art par Hajime Kinoko
L'artiste transcende la pratique du “shibari” dans des oeuvres où les fils et non plus les corps prennent la vedette.
Hajime Kinoko s’est mis au shibari, art de ligoter japonais, au début des années 2000, à la suggestion d’une ancienne petite amie intéressée par cette pratique et alors qu’il tenait un bar fétichiste où se rendaient de nombreux adeptes. Grâce à eux, il s’est initié aux différentes techniques du bondage japonais, aussi appelé kinbaku, et s’est formé auprès du maître Akechi Denki.
En 2009, Chiharu Karino, une actrice de films pornographiques, lui demande de l’assister lors de shootings avec le maître de la photographie de kinbaku, Norio Sugiura. Après quelques années à évoluer à ses côtés, Hajime Kinoko débute à son tour la photographie de bondage en 2013, grandement influencé par le maître. En plus de réaliser des performances live de shibari, il crée désormais des œuvres complètes dont il assure la photographie et la captation vidéo. Son travail est reconnu dans le monde entier et il a régulièrement tenu des ateliers à Paris, Londres ou encore Munich.
Pour Hajime Kinoko, le shibari est une question de connexion. Quand il ligote quelqu’un, il ne s’agit pas de capturer ou de limiter la personne mais d’un échange avec son modèle. Il dit que c’est pour lui comme s’il s’attachait au modèle. Une de ses séries les plus emblématiques Red (2015), exprime le mieux ce sens de la connexion. En japonais, le fil rouge représente le fil du destin, celui qui relie les personnes entre elles. Avec cette œuvre, l’artiste a souhaité souligner les liens qui nous relient.
Plus d’informations sur l’oeuvre de Hajime Kinoko sur le site internet de l’artiste.
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