Le projet de manga encyclopédique d’Hokusai
Cette œuvre en quinze volumes était un moyen pour l'artiste d'assurer son héritage et d’exprimer sa théorie artistique.

Hokusai, “Sumo Wrestlers”
Hokusai est un symbole international de la culture japonaise. Sa série d’estampes Trente-six vues du mont Fuji, dont fait partie La Grande Vague de Kanagawa (c.1829-33), est l’image iconique de son travail. Né en 1760, Hokusai est reconnu dès le début du XIXème siècle, après avoir réalisé une peinture de 240 m2 dans le cadre d’un festival d’art à Edo.
En 1814, alors qu’il est âgé de 55 ans, c’est pourtant le début d’une autre pratique artistique qui lui assure des revenus et le succès auprès du grand public. Pendant plus de 60 ans, il publie des manga, pour un total de quinze volumes, chacun contenant une soixantaine de feuillets.
Des storyboards taxonomiques
Contrairement aux manga produits aujourd’hui, avec des storyboards narratifs linéaires, ces œuvres sont plus proches de la traduction littérale du mot, qui signifie « des dessins divertissants, sans buts ». Imprimées grâce à une planche de bois en noir, gris ou rose, les images sont organisées page par page, selon un thème. Le résultat est un instantané encyclopédique d’un moment donné.
Des milliers d’images représentent la faune et la flore, des infrastructures, le surnaturel et les esprits, les techniques des arts martiaux et des scènes de la vie quotidienne ; certains historiens de l’art considèrent que l’étendue de la production d’Hokusai s’explique par l’aide apportée par des étudiants. C’est également au sein de ces manga, dans le premier volume en particulier, que l’artiste détaille sa propre théorie de l’art, illustrée par 300 dessins. D’autres théories suggèrent que les œuvres étaient en partie destinées à être utilisées comme manuels de peinture, les dessins devenant alors des modèles populaires à reproduire.
Hokusai est aujourd’hui célèbre pour ses estampes, en particulier les Trente-six vues du mont Fuji, présentées à travers le monde, du British Museum au Met Museum de New York. Mais c’est pourtant au fil de ces quinze volumes qu’apparaissent les premiers germes de ses œuvres les plus connues.

Hokusai, “Waterfalls”

Hokusai

Hokusai

Hokusai
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