Les chaises de traverse, une œuvre reliant ville et campagne
En 1998, Tadashi Kawamata a rapproché symboliquement un hôtel urbain et une synagogue rurale de la région de Metz pour recréer du lien.
![](https://pen-online.com/fr/wp-content/uploads/2021/03/26152414/thumbnail_1998_tadashi_kawamata.jpeg)
© Synagogue de Delme
Questionner les liens entre humains, les rapports entre ville et campagne : telle était l’ambition de l’artiste Tadashi Kawamata, un des pionniers de l’art éco-responsable japonais avec son installation Les chaises de traverse. Entre juin et octobre 1998, l’artiste a investi la cour de l’hôtel Saint-Livier à Metz et la synagogue de Delme. Deux sites mosellans, distants de 35 km l’un de l’autre, où ses œuvres ont pris vie simultanément.
Avec Les chaises de traverse, il poursuit son installation précédente Le Passage de chaises, qui avait pris corps dans la chapelle de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière en 1997. Tadashi Kawamata y avait amoncelé une multitude de sièges en bois dans cet endroit qu’il estimait trop peu fréquenté.
Des chaises comme lien social
Épaulé par les étudiants des diverses écoles d’art et d’architecture de Metz et Nancy, l’artiste nippon suspend entre le sol et le plafond 2000 chaises de bois dans la synagogue, tandis qu’au même instant, l’hôtel Saint-Livier se voit envahi par une muraille de 1700 chaises, doublant les murs et chevauchant même son enceinte. « Chacune de ces chaises est un personnage différent avec une histoire différente, c’est un peu comme si on reliait les gens entre eux à l’aide de liens en plastique et pourtant c’est très solide », explique l’artiste dans un court-métrage de Gilles Coudert dédié à cette installation. Pour relier symboliquement les deux sites, l’artiste dispose quelques chaises dans les abribus qui ponctuent la route entre la synagogue située au cœur d’une zone rurale, et l’hôtel parfaitement intégré dans l’urbanisme du chef-lieu de la Moselle.
En 2016, l’artiste revient en terre messine pour installer une nouvelle œuvre au Centre Pompidou-Metz : Under the water, une vague de bois géante, métaphore de la lame de fond qui a ravagé les côtes de l’archipel japonais.
Les chaises de traverse (1998), une installation de Tadashi Kawamata à retrouver sur le site internet de la synagogue de Delme.
![](https://pen-online.com/fr/wp-content/uploads/2021/03/26152319/Kawamata-08-A-1024x699.jpeg)
© Synagogue de Delme
![](https://pen-online.com/fr/wp-content/uploads/2021/03/26152351/thumbnail_Kawamata-10-A-1024x711.jpeg)
© Synagogue de Delme
![](https://pen-online.com/fr/wp-content/uploads/2021/03/26152435/thumbnail_Kawamata-03-A-1024x702.jpeg)
© Synagogue de Delme
LES PLUS POPULAIRES
-
Ishiuchi Miyako, un regard singulier sur les femmes
Lauréate du prix Women in Motion 2024, la photographe réalise d’intimes portraits de femmes à partir d’objets laissés derrière elles.
-
La scène créative japonaise contemporaine rassemblée à Paris
Du 1er au 4 février 2024 aux Magasins Généraux, art digital, installations, photos et objets design s’exposent lors du festival Tokyosaï.
-
“L’échelle de l’esprit”, sentiments numéraux
L’illustrateur Bunpei Yorifuji élabore dans cet ouvrage de nouvelles unités de mesure pour parvenir à chiffrer mais aussi ressentir le monde.
-
Recette d'umeboshi par Karen Solomon
A la différence des prunes d'Occident, l'ume ne se consomme pas crue et est saumurée par les Japonais qui raffolent de ce condiment acidulé.
-
“Mononoke”, inventaire d’étranges créatures
Shigeru Mizuki livre dans cet ouvrage une déclinaison artistique de ces être surnaturels qui peuplent les légendes japonaises.