Les collages cyniques et pop de l’artiste Kosuke Kawamura
Entre la pop-culture et l'avant-garde japonaise, l'artiste diffuse sur Instagram des collages ironiques qui s'inscrivent dans l'ère du temps.

Né en 1979 dans la préfecture d’Hiroshima, Kosuke Kawamura est installé à Tokyo. Il y a une dizaine d’années, apprend le design graphique en autodidacte. Après quelques mois d’apprentissage, Kawamura se lance sur le marché du travail en tant que designer graphique freelance. Son quotidien de travailleur indépendant lui permet de se perfectionner parallèlement dans la technique du collage, qui deviendra la particularité de ses créations. Des oeuvres qui sont vivement inspirées de l’artiste américain anarchiste Winston Smith.

“Tout a commencé un peu par hasard, alors que j’étais en train d’assembler des matériaux extrêmement fins. J’ai ensuite utilisé un destructeur de papier afin de réduire au maximum les matériaux employés pour la création d’une seule oeuvre”, précise Kawamura. Il poursuit : “Il s’agit de transformer, de reconstruire des produits de masse, pour ensuite le placer au sein d’autres objets réduits et en faire une série”.
Ces collages s’inscrivent largement dans l’univers de la pop culture et ont notamment séduit des créateurs de mode, avec lesquels il cumule les collaborations. Parmi eux, les marques Revolver, Flagstuff, Studio 33, Poggy Theman ou encore Bounty Hunter, pour qui il a réalisé de nombreux motifs et designs.
“Je crée régulièrement des designs pour la mode, c’est un milieu dont je me sens très proche. Je trouve que la mode japonaise est particulièrement douée pour arriver à remettre au goût du jour d’anciennes tendances. C’est pour ça que je trouve intéressant de mêler mes collages cet univers. On peut créer des choses vraiment remarquables ensemble”, nous explique-t-il.

Enfin, si Kosuke Kawamura consent que ses collages sont, la plupart du temps, ironiques, ils ne sont pas pour autant destinés à devenir une arme politique. “Ce n’est pas ce qui m’intéresse”, nous confie-t-il. L’artiste japonais préfère avoir une approche plus légère. “J’aime la pop culture et j’en infuse mes créations. Je fais toujours en sorte qu’il y ait un élément pop dans le cynisme qui caractérise mes œuvres”, conclut-il.

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