Les estampes animalières d’Ito Jakuchu
Grand amateur d'oiseaux, l'artiste utilise ici une technique rare d'impression de pochoirs colorés sur fond noir, pour mieux les représenter.

© Public Domain
Dans la série d’estampes Kachozu (images de fleurs et d’oiseaux) datée de 1771, se détachent sur un fond noir des oiseaux, voluptueux. C’est lors de régulières visites au monastère zen Shokoku-ji de Kyoto qu’Ito Jakuchu, peintre du milieu de la période Edo, découvre et étudie de nombreuses peintures de fleurs et d’oiseaux, notamment de la Chine de la dynastie Song et Ming.
Alors grossiste en légumes dans l’ancienne capitale impériale, il n’embrasse une carrière artistique qu’à ses 40 ans. Ses peintures, résolument modernes, témoignent de la finesse de son trait et de la vivacité de ses couleurs.
Un artiste ornithophile
Ito Jakuchu, qui possède une maison avec jardin dans l’ancienne capitale impériale, est le propriétaire de nombreux oiseaux notamment des perroquets et des paons. Il reproduit ainsi fidèlement sur la toile les volatiles qu’il côtoie quotidiennement. Pour cette série, l’artiste a choisi d’employer la technique du kappazuri soit l’impression monochrome sur planche de bois d’un motif, ensuite coloré au pochoir. Un contraste qui permet à l’artiste de donner encore davantage de puissance aux couleurs des volatiles et des végétaux.
Artiste audacieux, Ito Jakuchu s’est essayé à de nombreuses techniques au cours de sa vie et son oeuvre a rencontré un franc succès de son vivant. Une de ses séries de peintures les plus fameuses, Le royaume coloré des êtres vivants, avait été exposée au Petit Palais en 2018, sa deuxième présentation seulement hors des frontières de l’archipel.
Kachozu (2018), une série d’estampes de Ito Jakuchu appartenant aux collections du Metropolitan Museum de New York.

© Public Domain

© Public Domain

© Public Domain

© Public Domain

© Public Domain
LES PLUS POPULAIRES
-
“Buto”, la danse des ténèbres révolutionnaire
Né dans un contexte d’après-guerre rythmé par des mouvements contestataires, cet art subversif rejette les codes artistiques traditionnels.
-
L'audace d'après-guerre du mouvement japonais Gutai
Ce courant incarne le renouveau de l'art japonais en apportant une importance considérable aux matériaux et à la performance.
-
Les hommes de bois de Nagato Iwasaki
Dans sa série “Torso”, l'artiste sculpte des statues d’hommes et femmes à partir de bois flotté, qu’il place ensuite dans la nature.
-
Namio Harukawa, maître du dessin SM
“Garden of Domina” offre une plongée dans l’univers d'une icône de l'“oshiri”, dont l’œuvre a aujourd’hui atteint le monde entier.
-
Ryo Fukui — Redécouverte d’une légende du jazz japonais
La discographie du pianiste a été rééditée à la demande du public, illustrant un regain d'intérêt pour ce genre musical au sein de l'archipel.



