Naoya Hirata, des readymade à l’ère du numérique

©naoya HIRATA "Magic carpet" 2018
En 1917, Marcel Duchamp bouscule la scène artistique avec ses readymade. L’artiste japonais Naoya Hirata les revisite aujourd’hui dans une version numérique. À partir de modèles en trois dimensions disponibles gratuitement sur internet, il réalise des compositions uniques évoquant des collages.
Diplômé du Département de Sculpture de la prestigieuse université d’art de Musashino, Hirata ne s’était jamais projeté dans ce genre de création lorsqu’il était étudiant. Cet aboutissement semble pourtant tout naturel quand on sait que l’artiste a grandi avec la vague de l’internet des années 90, et qu’il est lui-même amateur de jeux vidéo. Phénomène étrange, ses sculptures composées de juxtapositions d’éléments aussi disparates qu’une bicyclette, une pagode, un nez et un melon, nous entraînent dans leur excentricité empreinte de folie.
Naoya Hirata optimise l’espace virtuel en créant des compositions qui pourraient difficilement prendre forme hors de nos écrans. Cet espace, répondant à des règles et dimensions propres, ne nécessite aucun matériel coûteux. Les œuvres sont stockées sans frais sur le compte Instagram de l’artiste, parfaitement préservées de l’épreuve du temps.
Bien que réalisées dans un espace en trois dimensions, les sculptures ne sont observables qu’en deux dimensions, ou imprimées sur papier photographique à l’occasion d’expositions en galeries. Hirata nous révèle les rapports entre réalité, réalité virtuelle, et perception en 2D et 3D.
À mesure que davantage de nos actes quotidiens deviennent dépendants de l’espace numérique – achat, communication, éducation, notamment – Hirata semble nous suggérer que la création et l’appréciation de l’art trouvent aussi leur place dans cet espace, sans pour autant devenir moins réels.

©naoya HIRATA "Tower" 2018

©naoya HIRATA "Adventure" 2018

©naoya HIRATA "Ouija #5 (Penelope)" 2018

©naoya HIRATA "Janus" 2018

©naoya HIRATA "Wild view" 2018
LES PLUS POPULAIRES
-
« Le Mingei reste toujours insaisissable, cent ans après sa naissance »
Sō Sakamoto est un potier d’Onta-yaki, une forme de céramique datant du XVIIIe siècle mise en avant par Sōetsu Yanagi, fondateur du Mingei.
-
« C’est un plaisir sincère que mes objets soient reconnus comme appartenant au cercle du Mingei »
Les couverts de laiton soigneusement façonnés par Ruka Kikuchi dans son atelier de Setouchi sont appréciés dans tout le Japon et ailleurs.
-
« On dit souvent qu’il faut apprendre de ses échecs… mais est-ce vraiment si simple ? »
Dans “Guide de survie en société d'un anti-conformiste”, l'auteur Satoshi Ogawa partage ses stratégies pour affronter le quotidien.
-
Du Japon vers le monde, des photographes appelés à s’imposer à l’international
Le T3 PHOTO FESTIVAL 2025 expose cinq photographes japonais émergents et confirmés, afin de soutenir leur rayonnement à l’étranger.
-
En France, le design métallique épuré des années 1980 et la mode streetwear masculine des années 1990 ont le vent en poupe
Deux lieux offrent un regard renouvelé sur le vintage français, des pièces de mobilier de Remix Gallery aux trouvailles mode de Demain Rétro.




