Teiji Hayama interroge la célébrité dans ses peintures
Né sur l’île de Kyushu et ayant grandi dans une famille d’artistes, Teiji Hayama est diplômé du Central Saint Martins College of Art & Design quand il se met à peindre sur toiles. S’inspirant aussi bien de la mythologie grecque que de la culture pop japonaise, il est à peu à peu reconnu pour ses peintures à l’huile de nymphes à la peau laiteuse et au regard criant de vérité. Après avoir mis en lumière les changements sociaux et psychologiques des jeunes femmes en devenir, l’artiste s’est attardé, dans sa dernière série “FAME”, sur la question de la célébrité dans notre ère digitale.
A travers 17 peintures, Teiji Hayama examine la signification de la gloire à l’ère des réseaux sociaux en utilisant, pour cela, des portraits de célébrités qu’il distort et affuble d’une nouvelle paire d’yeux et de lèvres. Les figures notoires n’ont pas été choisies au hasard, David Bowie, Marylin Monroe ou Elisabeth Taylor “représentent des icônes que toute génération peut immédiatement identifier”, explique Teiji Hayama. “Je trouve extrêmement intéressant le processus par lequel une personne devient célèbre, ce mélange entre un travail acharné et un méticuleux maintien social, mis en oeuvre par Elvis Presley ou encore Andy Wharhol”. Lequel est la personnalité préférée de l’artiste pour son “exploration du lien entre la culture de la célébrité et l’expression artistique”.
En reflétant dans ses peintures la célébrité à l’heure moderne, l’artiste s’attarde, en filigrane, sur l’épuisement ressenti lorsque l’on essaie de maintenir une identité numérique idéale. Cette obsession pour la gloire a été accentuée par l’avènement des réseaux sociaux qui ont facilité la profusion d’images, comme l’explique Teiji Hayama. “La notion de célébrité a été totalement réinventée avec les réseaux sociaux qui ont permis l’émergence de personnalités jusqu’alors anonymes. Être célèbre n’est désormais plus réservé aux acteurs, chanteurs ou politiciens, tout le monde peut possiblement devenir une superstar”. Andy Warhol l’avait bel et bien prédit : “A l’avenir, tout le monde aura son quart d’heure de célébrité”. C’est désormais chose faite pour Teiji Hayama, dont l’exposition de sa série FAME à Londres, en début d’année 2020, a participé à l’accroissement de sa notoriété… jusqu’à le rendre célèbre demain ?
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