Kirin Kiki, l’éternelle grand-mère du cinéma japonais
Celle qui faisait partie des actrices fétiches du réalisateur Hirokazu Kore-Eda a souvent endossé le rôle de l'aînée, pilier du foyer nippon.
Les délices de Tokyo © Tokue Sentaro et Wakana
Le regard est aussi malicieux que ses gestes sont lents, précis et sa silhouette frêle. Dans le costume de Madame Takeda, professeure de l’enseignement de la cérémonie du thé, la frontière entre le personnage et Kirin Kiki semble mince. Dans un jardin qu’on dirait éternel, réalisé par Tatsushi Omori, est le dernier film de l’actrice, décédée en septembre 2018, juste avant sa sortie.
Kirin Kiki, de son vrai nom Keiko Uchida (elle en changera en 1977), a marqué le cinéma japonais, en embrassant, à partir des années 2000, les plus beaux rôles de personnes âgées proposés par le septième art nippon. Elle campe régulièrement l’aînée, personnage ô combien respecté dans la société japonaise et pilier incontournable du foyer.
C’est loin des plateaux que Kirin Kiki commence sa carrière artistique. Née en 1943, dans une famille de musicien, elle débute sur les planches dans les années 60, dans une troupe de théâtre japonais d’avant-garde, le shingeki. Mais la jeune femme n’entend pas se cantonner aux planches et multiplie les expériences, mettant un pied dans le milieu de la télévision, où elle jouera dans deux feuilletons très populaires dans les années 70, notamment Terauchi Kantaroikka, où elle incarne une dame âgée, alors qu’en réalité, elle a tout juste dépassé trente ans.
Une reconnaissance internationale en fin de carrière
Le cinéma l’attrape alors dans ses filets. Le réalisateur Kore-eda, avec lequel elle noue une relation puissante, lui offre des rôles sur mesure au fil de ses créations : Notre petite soeur, Après la tempête, Still Walking, I Wish, Une affaire de famille, vainqueur de la Palme d’or à Cannes en 2018… Le nom de Kirin Kiki est quasiment de tous ses génériques et toujours dans le rôle sans cesse renouvelé de la matriarche. Une collaboration qui révèlera l’actrice dans le monde entier.
Les prestations de Kirin Kiki ont été régulièrement saluées par la critique. L’actrice reçoit pas moins de quatorze prix au cours de sa carrière et se voit remettre, en 2016, le prix d’honneur pour l’ensemble de sa filmographie au 10e Asian Film, un festival international qui met à l’honneur l’excellence des professionnels du cinéma asiatique.
Dans un jardin qu’on dirait éternel (2020), le dernier film où apparait Kirin Kiki est disponible sur le vidéo-club en ligne de Hanabi.
Les délices de Tokyo © Tokue
Dans un jardin qu'on dirait éternel © Art House.
Une affaire de famille © Le Pacte
Kirin Kiki © Andriy Makukha
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