La statue de Hachiko, un symbole de fidélité envers l’homme
Située devant une sortie de la gare de Shibuya, à Tokyo, cette figure de bronze rend hommage à un chien devenu célèbre dans le monde entier.
![](https://pen-online.com/fr/wp-content/uploads/2022/02/07145220/Wikim%C3%A9dia-Commons-1-1024x825.jpeg)
© Wikimédia Commons
En octobre 1932, le quotidien japonais Asahi Shimbun publie un article intitulé « L’histoire émouvante d’un vieux chien : sept ans qu’il attend son maître décédé ». Cette parution bouleverse la population tokyoïte et offre une renommée nationale à Hachiko.
Une première statue est érigée en l’honneur de l’animal en avril 1934, devant la gare de Shibuya. Mais durant la Seconde Guerre mondiale, la sculpture est fondue lors d’une pénurie de métaux. En août 1948, une nouvelle statue est inaugurée, plus connue sous le nom de Hachiko-guchi (« sortie Hachiko »). Ce point de rencontre pour les habitants et lieu symbolique pour les associations de défense des animaux est régulièrement décoré de banderoles, de bonnets et d’écharpes. Chaque année, le 8 avril, une cérémonie solennelle est aussi organisée afin de se remémorer l’histoire du chien qui a été fidèle envers son propriétaire jusqu’à la fin de sa vie.
Le meilleur ami de l’homme
En 1924, un professeur du département d’agriculture de l’université de Tokyo, Hidesaburo Ueno, adopte un chiot mâle, né en novembre 1923. Huitième de sa portée, l’Akita Inu se voit ainsi attribuer le nom de Hachiko car hachi signifie « huit » en langue japonaise.
Au fil des mois passés ensemble, le maître et le chien développent une forte complicité et installent une nouvelle routine. Tous les matins, l’animal domestique accompagne son propriétaire à la gare de Shibuya et tous les soirs, il attend sur le quai, à l’heure précise à laquelle le train est censé arriver.
Malheureusement, en mai 1925, Hidesaburo Ueno meurt des suites d’une hémorragie cérébrale lors d’une conférence. Par conséquent, il ne revient pas et abandonne son fidèle compagnon.
Neuf ans d’attente
Après la mort du professeur, la famille tente de trouver un nouveau foyer pour Hachiko. Ce dernier s’enfuit continuellement afin de se rendre à la gare de Shibuya, dans l’espoir de retrouver son maître. Les années passent et les usagers remarquent la présence du chien aux oreilles droites qui attend des heures sur le quai. Ainsi, les voyageurs lui apportent quotidiennement de l’eau et de la nourriture. Face à cette loyauté et dévotion, les habitants surnomment l’Akita Inu Chuken qui signifie « chien fidèle ».
Neuf ans après la disparition de Hidesaburo Ueno, l’animal meurt dans une allée, vers le pont Inari, à cause d’une filariose ou d’un cancer des poumons et du cœur. Empaillé et conservé au Musée national de la nature et des sciences de Tokyo, une partie de ses restes est enterrée au cimetière Aoyama, aux côtés de la tombe de son propriétaire.
Aujourd’hui, Hachiko fait partie de la culture japonaise. Fréquemment cité dans des œuvres, deux films ont adapté son histoire tragique, Hachiko Monogatari (1987) et Hatchi (2008) avec Richard Gere.
Plus d’informations sur le site officiel de Go Tokyo.
![](https://pen-online.com/fr/wp-content/uploads/2022/02/07145217/Wikim%C3%A9dia-Commons.jpeg)
© Wikimédia Commons
![](https://pen-online.com/fr/wp-content/uploads/2022/02/01080721/%C2%A9-2014-Metropolitan-Filmexport-9-1024x625.jpg)
© 2014 - Metropolitan Filmexport
![](https://pen-online.com/fr/wp-content/uploads/2022/02/01080800/%C2%A9-2014-Metropolitan-Filmexport-10-1024x1536.jpg)
© 2014 - Metropolitan Filmexport
![](https://pen-online.com/fr/wp-content/uploads/2022/02/01080644/%C2%A9-2014-Metropolitan-Filmexport-2-1024x697.jpg)
© 2014 - Metropolitan Filmexport
![](https://pen-online.com/fr/wp-content/uploads/2022/02/01082214/%C2%A9-2014-Metropolitan-Filmexport-14-1024x1536.jpg)
© 2014 - Metropolitan Filmexport
LES PLUS POPULAIRES
-
Ishiuchi Miyako, un regard singulier sur les femmes
Lauréate du prix Women in Motion 2024, la photographe réalise d’intimes portraits de femmes à partir d’objets laissés derrière elles.
-
La scène créative japonaise contemporaine rassemblée à Paris
Du 1er au 4 février 2024 aux Magasins Généraux, art digital, installations, photos et objets design s’exposent lors du festival Tokyosaï.
-
“L’échelle de l’esprit”, sentiments numéraux
L’illustrateur Bunpei Yorifuji élabore dans cet ouvrage de nouvelles unités de mesure pour parvenir à chiffrer mais aussi ressentir le monde.
-
Recette d'umeboshi par Karen Solomon
A la différence des prunes d'Occident, l'ume ne se consomme pas crue et est saumurée par les Japonais qui raffolent de ce condiment acidulé.
-
“Mononoke”, inventaire d’étranges créatures
Shigeru Mizuki livre dans cet ouvrage une déclinaison artistique de ces être surnaturels qui peuplent les légendes japonaises.