“Les Sorcières de l’Orient”, l’incroyable destin d’ouvrières volleyeuses

Ce documentaire de Julien Faraut débute par un heureux hasard. Il y a une dizaine d’années, un entraîneur de volley vient déposer des films à l’iconothèque de l’Institut national du sport (INSEP) dont il est responsable. Parmi eux, un dédié à l’entraînement de l’équipe de volley japonaise des années 1960. Il découvre alors l’existence de ces ouvrières textiles de la ville de Kaizuka, au sud d’Osaka, entraînées d’une main de fer par Hirobumi Daimatsu et détentrices de l’incroyable record de 258 victoires et d’un titre olympique aux Jeux de Tokyo de 1964. Le volley venait d’y être introduit cette année-là, devenant la première discipline olympique de sport collectif féminin.

Julien Faraut se met donc en tête de rencontrer celles surnommées, d’abord par les Soviétiques puis par le monde entier, « Les Sorcières de l’Orient ». Désormais âgées de 73 à 83 ans, elles témoignent de leur fabuleux destin, au fil de ce documentaire construit sans voix off, afin de laisser tout le champ aux athlètes. On y rencontre celles qui voulaient être les meilleures joueuse du monde et porter haut les couleurs de leur pays, dans leur quotidien : à la salle de sport, avec leurs petits-enfants ou au cours d’un entraînement de volley, l’une d’entre elles étant devenue coach de mama-san, les petites grands-mères japonaises. 

Des femmes emblèmes d’une époque

Comment devient-on une équipe emblématique de l’après-guerre ? Quel était leur quotidien entre le rythme harassant du travail à l’usine et des entraînements journaliers ? À quels efforts, quels renoncements a-t-il fallu consentir pour tutoyer les sommets ? Autant de sujets brossés par ce documentaire dont la narration est portée par une alternance de plans documentaires et de l’anime Attack Number One.

Car les « Sorcières de l’Orient » n’ont pas fait que marquer les esprits sportifs, elles ont aussi inspiré les artistes. C’est à partir de leur histoire que se tisse l’intrigue de cet anime, qui suit la carrière d’une volleyeuse, diffusé au Japon mais aussi en France, en Allemagne ou en Italie à la fin des années 1960.  

Les Sorcières de l’Orient (2021), un documentaire réalisé par Julien Faraut et produit par UFO Distribution.