Les visiteurs américains illustrés par des artistes japonais
Dès les années 1860 se développe le “Yokohama-e”, un type de gravure sur bois dédié à la représentation des étrangers en visite au Japon.
Yoshikazu Utagawa, “Shosha - Amerikajin”, 1861 © Public domain
Genre à part de la grande famille des ukiyo-e, les gravures sur bois japonaises dont le nom peut-être traduit en français comme « images du monde flottant », les Yokohama-e ne mettent pas à l’honneur des représentations de la faune et de la flore mais des étrangers, notamment nord-américains, présents sur le sol japonais dans les années 1860.
Ces travaux sont principalement signés par les deux artistes incontournables de cette tendance artistique : Yoshitora Utagawa et Yoshizaku Utagawa. Pendant près de vingt ans, ils saisiront les étrangers dans leur découverte de l’archipel, qui se rouvre alors doucement à l’Occident.
Capturer la nouveauté
A partir de 1639, le Japon entre dans une ère isolationniste, intitulée sakaku, qui durera plus de deux siècles. Ce n’est qu’en 1854, sous la contrainte du commodore Perry que le pays signera un traité de paix rétablissant les relations diplomatiques et commerciales avec les États-Unis. Le port de Yokohama deviendra en 1859 un des principaux ports de commerce avec l’Amérique. La population nord-américaine y sera ainsi plus importante que n’importe où ailleurs, faisant naître ce nouvel art de Yokohama-e.
La présence américaine en territoire japonais continue d’être documentée aujourd’hui, notamment par des photographes à l’instar de Greg Girard et sa série Hotel Okinawa.
Plus d’informations sur les Yokohama-e sur le site de la bibliothèque du Congrès américain.
Yoshitora Utagawa, “Bankoku zukushi - Amerikajin”, 1860 © Public domain
Yoshitora Utagawa, “Amerikajin - Bango Wakai”, 1863 © Public domain
Yoshikazu Utagawa, “Yokohama meisho benten: Amerikajin”, 1861 © Public domain
Yoshitoyo Utagawa, “Amerikajin Kodomo O Aisu Zu”, 1860 © Public Domain
Yoshitora Utagawa, “Amerikajin No Zu”, 1861 © Public domain
Yoshitora Utagawa, “Gokakoku no uchi - Amerikajin”, 1861 © Public domain
Sadahide Utagawa, “Yokohama kyujitsu Amerikajin yuko”, 1861 © Public domain
LES PLUS POPULAIRES
-
Recette d'“okayu” issue du film “Princesse Mononoké”
Cette soupe de riz assaisonnée avec du miso est servie par un moine à Ashitaka, un des héros du long métrage de Hayao Miyazaki.
-
Chiharu Shiota, fils rouges de l'âme
L’année dernière, plus de 660 000 personnes ont visité la rétrospective Chiharu Shiota: The Soul Trembles au musée d’art Mori.
-
Un jardin pittoresque niché au coeur du musée d’art d’Adachi
Conçu selon la technique dite du “shakkei” cet espace vert est lauréat, depuis 2002, du titre du plus beau jardin du Japon.
-
Les origines de la Itajime Shirt d’Issey Miyake
Du nom d'une technique de teinture kyotoïte, cette chemise met à profit les techniques de plissé du créateur pour un rendu coloré d'exception.
-
Apprivoiser la cuisine japonaise au gré des saisons avec Mirukashi Salon
Ces séjours à la campagne organisés par Prairie Stuart Wolff au contact des produits permettent de découvrir le patrimoine culinaire du Japon.