Quand la nature façonne la ville
Dans son ouvrage “Japan: Nation Building Nature”, Joachim Nijs questionne les liens qui unissent la société japonaise à la nature.
© NAI 010 éditions
La rue, les villes et les habitations sont bien souvent le reflet du rapport qu’entretiennent une société et ses habitants à la nature. Une relation qui, pour le cas japonais, peut-être parfois contrariée par les éléments naturels qui se déchaînent sur son territoire, soumis notamment aux typhons et séismes.
Une nature sacrifiée
C’est durant ses études en architecture qui l’ont amené à Tokyo que Joachim Nijs — désormais installé professionnellement dans la capitale japonaise — se met à questionner le lien qui unit la nature à la société nippone et à rechercher ce que le terme même de nature recèle pour celle-ci. Comme le soulignait Augustin Berque dans son ouvrage Le sauvage et l’artifice, la nature japonaise est souvent fantasmée par les étrangers, dans une version teintée d’orientalisme et bien loin de l’acception que le terme recouvre pour les Japonais. Dans les villes nippones, la nature n’est en réalité pas si luxuriante, quant elle n’a tout simplement pas été peu à peu sacrifiée pour minéraliser les espaces afin d’y construire de nouveaux bâtiments d’habitations, de bureaux ou de magasins.
Par l’intermédiaire d’essais, de photographies, d’études de cas historiques, de citations d’architectes, de scientifiques, de philosophes et même d’hommes politiques, Joachim Nijs explore avec Japan: Nation Building Nature la manière dont la nature façonne l’architecture moderne du pays, mais aussi comment la culture japonaise peut apporter un nouvel éclairage sur notre compréhension de la nature et de l’écologie.
Japan: Nation Building Nature (2020), un ouvrage de Joachim Nijs publié aux éditions Nai 010 (uniquement en anglais).
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