“Vie à vendre”, le roman oublié de Yukio Mishima
L'écrivain y explore le thème de la mort, qui lui est cher. Écrit en 1968, le texte est redécouvert en 2015.
Yukio Mishima, 1956 © Shirou Aoyama
De Yukio Mishima, on connaît son suicide par seppuku, spectaculairement mis en scène le 25 novembre 1970, ou encore ses romans érigés au rang de classiques tels que Le pavillon d’or ou Confession d’un masque. On connait moins ses petits en-cas littéraires, publiés tout d’abord sous forme de feuilletons dans la presse japonaise avant de faire l’objet d’un recueil à part entière.
Vie à vendre est de ceux-ci. Roman feuilleton paru en 1968 dans Shukan Pureboi, équivalent nippon du magazine Playboy, puis oublié avant d’être redécouvert en 2015 pour les 90 ans de la naissance de l’écrivain, Vie à vendre explore l’un des thèmes qui irriguent en continu la bibliographie de Mishima : la mort. Le lecteur y suit les aventures de Hanio Yamada, jeune publicitaire de 27 ans qui échoue à se suicider après l’ingestion massive de somnifères. À sa sortie de l’hôpital, le rescapé passe une petite annonce dans le journal local : « Je propose une vie à vendre. À utiliser à votre guise. Homme, 27 ans. Confidentialité garantie. Aucune complication à craindre. »
Un polar en feuilleton
Vie qu’un vieil homme achète pour 50 000 yen avec un objectif : se venger de sa jeune fiancée, un peu trop frivole à son goût. S’en suivent des aventures un brin étonnantes mais avec un rythme toujours enlevé, où Hanio devient tour à tour espion, cobaye de gangster japonais, amant d’une femme vampire et conjoint d’une hippie. Avec une interrogation : une vie, même vendue, surtout lorsqu’on cherche à la perdre, vaut-elle le coup d’être vécue ?
Vie à vendre (2019 pour la traduction française), écrit par Yukio Mishima et publié aux éditions Gallimard.
Yukio Mishima, juin 1953 © Unknown author / Public domain
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