Le coton de Fukushima séduit les plus grandes marques

12.05.2019

TexteRebecca Zissmann

La région de Fukushima, tristement connue pour la catastrophe nucléaire qui a suivi les tremblements de terre et le tsunami de 2011, pourrait bientôt devenir renommée pour son coton.

C’est le Fukushima Organic Cotton Project (projet de coton biologique de Fukushima) qui en est à l’origine. Lancé en 2012, il a pour but de revitaliser l’agriculture de la région, mise à mal par des sols pollués par le sel suite au tsunami et irradiés. La solution : proposer aux agriculteurs de se réunir en coopérative et de planter du coton, une culture non alimentaire qui peut s’épanouir même sur une terre salée et qui a pour particularité de ne pas retenir les radiations. Les exploitations sont d’ailleurs testées deux fois par an pour vérifier que les taux de radiation sont bien inférieurs au seuil standard.

La culture du coton n’est pas totalement étrangère au pays car il y a encore un siècle, le Japon en était un grand cultivateur. La semence épandue à Fukushima, le coton Bicchu Brown, y est utilisée depuis plus de mille ans. Ce qui distingue ce projet, c’est que son coton est biologique, obtenu sans utilisation de pesticides. Un attrait indéniable puisque la culture du coton est l’une des moins propres du monde.

Cette agriculture positive a attiré l’attention du groupe LUSH qui a décidé de lancer un produit à partir du coton de Fukushima. Deux « knot wraps » ou tissus d’emballages ont vu le jour au Japon en 2015 avant d’être proposés à l’international en 2017. La gamme s’est depuis étoffée avec l’ajout de nouvelles références comme des gants de toilette. Cette collaboration est amenée à se poursuivre puisque LUSH a fait venir les représentants du Fukushima Organic Cotton Project à Londres en 2018, pour son sommet d’entreprise, afin qu’ils présentent leur produit à une foule d’entrepreneurs intéressés.

L’inquiétude guette, cependant, car les exploitations de coton de Fukushima dépendaient jusqu’à présent des subventions du gouvernement japonais pour aider à la reconstruction de la région. Des aides financières qui sont amenées à s’arrêter dans le courant de l’année, laissant en suspens le futur du projet.