Les instruments spectaculaires de Maywa Denki
Ces appareils plus originaux les uns que les autres sont sortis de l’imagination de deux frères passionnés de musique et d'électronique.
© Maywa Denki
Ils sont frères, s’appellent Masamichi et Novmichi Tosa et c’est à eux que l’on doit l’unité artistique Maywa Denki. Un nom hérité de l’usine paternelle de pièces électriques, sous-traitante pour des sociétés comme Panasonic, mais dont l’activité n’a pas survécu à la crise pétrolière, Maywa Denki faisant faillite en 1979.
Le duo d’artistes, performeurs, musiciens et créateurs de génie décide de lancer son unité artistique en reprenant l’ADN de ce que fut l’entreprise familiale, en y ajoutant sa passion pour la musique. « Enfant, j’ai grandi dans l’environnement de cette usine, j’avais donc le sang de mon père, ingénieur, dans les veines », explique Novmichi Tosa dans une interview à Pen. « Au Japon, le champ d’action des artistes est très étroit, et il m’était difficile de m’exprimer auprès du grand public. J’ai donc repris le style d’un magasin d’électronique. C’est ainsi que Maywa Denki est née, mêlant ma fibre artistique au style d’un magasin d’électronique. » Un emprunt aux magasins d’électronique que le duo pousse jusque dans ses costumes de scène : les musiciens sont tous vêtus de l’uniforme de travail des personnels de magasins d’électricité d’après-guerre.
Un théâtre automatique et fantaisiste
Dans ce monde parallèle créé par les frères Tosa, les électriciens sont des rocks stars. « Ce que nous voulons transmettre avec la série Tsukuba, c’est la fascination de la musique qui émerge de la matière et qui, associée à un ordinateur, peut créer un théâtre automatique et spectaculaire. »
Voilà donc le duo qui imagine des instruments uniques en leur genre comme l’Edelweiss, un marimba à frappe automatique, dont les fleurs s’ouvrent lorsque l’on joue et se referment lorsque le morceau est terminé. Ou encore l’Otamatone, un appareil musical que le musicien porte harnaché sur son dos et qui s’actionne par claquement de doigts électroniques. Il y a aussi Semons, une machine à chanter dont le soufflet envoie de l’air dans une corde vocale artificielle en caoutchouc et dont la tension est contrôlée par un programme informatique.
« Ce qui est intéressant avec l’informatique musicale, c’est que l’on peut faire de la musique de manière rationnelle. J’avais un intérêt à la fois pour la musique passionnée des percussions et pour la musique électronique. J’ai combiné les deux dans la série Tsukuba en créant des instruments qui fonctionnent à l’électricité », détaille Novmichi Tosa qui se produit régulièrement au quatre coins du monde pour des performances et dont les instruments sont exposés dans de multiples musées. Maywa Denki a également ouvert en mars 2019 son premier magasin à Tokyo, situé au Tokyo Radio Department Store Shop, dans le quartier d’Akihabara.
Plus d’informations sur la série d’instruments Tsukuba sur le site internet de Maywa Denki.
© Maywa Denki
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