Au Pigalle Fromage-Club, le fromage révèle le goût du saké
Ce bar du 9e arrondissement de Paris compte bien changer l’image de cet alcool assimilé à un digestif, alors qu’il se boit comme du vin blanc.

© Pigalle Fromage-Club
Au Pigalle Fromage-Club, fromage et saké vont de pair. L’idée séduit les clients qui, venus avant tout pour le fromage, repartent heureux d’avoir découvert de nouvelles saveurs et la complexité du saké. En préambule, il faut sélectionner le plateau de fromages. L’équipe propose alors un assortiment d’au moins trois sortes de saké, présentés de manière didactique pour ne pas perdre le public novice. Pour accompagner un fromage frais, c’est un saké plutôt sec qui sera choisi, alors que les fromages affinés se goûtent mieux avec un saké fort en goût. Le saké est servi dans un verre ballon propice à l’apéritif et traditionnellement réservé au vin.
Un mélange de cultures
Côté ambiance, le Pigalle Fromage-Club ne fait pas dans le “tout japonisant”. Les fromages et petites entrées ne se dégustent pas à la baguette mais bien avec des couverts. On peut tout de même s’extasier devant la vaisselle en céramique, œuvre de l’artiste japonaise Yuko Watanabe, amie du propriétaire.
Le fondateur du bar, Yves de Roquemaurel, connait bien le Japon. Il y a vécu plus de dix ans et tenait un restaurant français à Shibuya, au cœur de Tokyo. C’est là-bas qu’il a développé son intérêt pour l’alcool de riz et a décidé de le faire connaître à Paris, hors des circuits traditionnels.
Yves de Roquemaurel est en recherche permanente de nouvelles références à ajouter à sa cave. Il rencontre des producteurs de saké de tout le Japon qui le fournissent en bons crus. De Akita à Hiroshima, chaque région japonaise a son propre saké. Certains sont même récompensés comme le Hakuko Junmai “Label Rouge” de Hiroshima.
Une alternative au vin
L’initié propriétaire conseille de débuter la dégustation avec le Sekiya “Enter Sake” de la région d’Aichi. Frais, il permet d’habituer en douceur son palais aux subtilités des arômes de l’alcool de riz. Le voyage sensoriel se poursuit par le Rihaku Shuzo, Junmai Nigori, un saké non filtré, d’apparence blanchâtre, presque lactique, qui fait bien ressortir le goût des fromages crémeux. Aux fromages forts, on marie plutôt des sakés vieillis de 10 ou 15 ans, plus boisés. Et pour la touche gourmande en dessert, Yves de Roquemaurel propose une essence au goût fruité exotique, le Umeda Honshuichi Muroka aromatisé au yuzu.
Le Pigalle Fromage-Club place donc le saké comme une alternative crédible au vin. Et en propose même une version pétillante, comme le “Phoenix Sparkling” du groupe français du même nom qui, amoureux du Japon, a décidé d’y lancer la production de son saké, comme les stars hollywoodiennes se lancent dans la vigne en France. Yves de Roquemaurel assure d’ailleurs que lorsque l’on aime le vin, on y vient facilement.
Plus d’informations sur le Pigalle Fromage-Club sur son site internet.

© Pigalle Fromage-Club

© Pigalle Fromage-Club

© Pigalle Fromage-Club

© Pigalle Fromage-Club
LES PLUS POPULAIRES
-
Chiharu Shiota, fils rouges de l'âme
L’année dernière, plus de 660 000 personnes ont visité la rétrospective Chiharu Shiota: The Soul Trembles au musée d’art Mori.
-
Cuisiner les nuages, la proposition aérienne de Ryoko Sekiguchi
Dans “Le nuage, dix façons de le préparer”, l'écrivaine réhabilite un terme ancien désignant divers ingrédients et le décline en recettes.
-
“Buto”, la danse des ténèbres révolutionnaire
Né dans un contexte d’après-guerre rythmé par des mouvements contestataires, cet art subversif rejette les codes artistiques traditionnels.
-
“Dévorer les ténèbres”, contre-enquête sur une disparition
Après qu'une jeune anglaise soit portée disparue à Tokyo, Richard Lloyd Parry met en doute la version officielle et mène sa propre enquête.
-
Un témoignage de l’irrationalité de l’humanité
C’est la vision d’un monde où organique et inorganique ont fusionné qui amène l'artiste Tetsumi Kudo à penser une “nouvelle écologie”.