Les “onigiri”, en-cas à emporter
Ces petites boulettes de riz farcies, enrobées d’une algue “nori”, se dégustent à n’importe quel moment de la journée depuis le IXème siècle.
© O-Komé
On le trouve partout dans les rayons des konbini. L’onigiri, cette petite boule de riz compacte, garnie de viande, poisson ou légumes, voire d’une prune salée dite umeboshi, est un des plats phares de la street food japonaise.
Idéal lors d’une petite faim ou pour un déjeuner rapide en ce XXIème siècle pressé, l’onigiri trouve pourtant sa genèse dans une époque bien plus lointaine. S’il est difficile de savoir exactement à quand remonte la création de cet en-cas, il est fait mention pour la première fois de ces boulettes de riz, alors appelées tojiki, dans Murasaki Shikibu Nikki, le Journal de Murasaki Shikibu. Il s’agit d’un recueil d’anecdotes sur la vie à la cour de Heian écrit par une dame de compagnie qui est aussi l’autrice du Dit du Genji, un ouvrage majeur de la littérature japonaise, rédigé aux alentours de l’an 1010.
L’en-cas des samouraïs
Bien des années plus tard, au XVIIème siècle, ce sont dans les récits de samouraïs que l’on retrouve les onigiri, alors simplement aromatisés au sel et empaquetés dans des feuilles de bambou. Vestige de cette époque, la mascotte de la ville de Sendai, dans la préfecture de Miyagi — pays des samouraïs —, représente un guerrier à tête d’onigiri. Mais c’est surtout durant l’époque Edo (1603-1868) que les onigiri deviennent véritablement populaires.
L’étymologie du mot onigiri provient du verbe nigiru qui signifie “empoigner”, “serrer dans sa main”, marqueur du geste de fabrication consistant à malaxer une boule de riz blanc nature (et non vinaigré comme pour la préparation des sushi et maki) entre ses mains. L’onigiri revêt diverses formes : la plus commune, la triangulaire dite sankakukei, en boule dite borukei, plate comme une galette dite taikokei ou encore en forme de rectangle allongé dite tawarakei ; mais il a également divers nom en fonction de la région du Japon où l’on se trouve. À l’ouest, on le nomme onigiri, tandis que dans les régions plus à l’est, c’est sous le nom d’omusubi qu’il est connu.
Les onigiri s’exportent désormais hors des frontières de l’archipel, on peut notamment les déguster chez O-Komé Onigiri, une boutique de vente à emporter, spécialiste des onigiri dans le 6e arrondissement de Paris ou encore chez Gili-Gili, une restaurant niché au coeur du 9e arrondissement.
Plus d’informations sur le restaurant O-Komé Onigiri sur son compte Instagram et sur le restaurant Gili-Gili sur son site internet.
© O-Komé
© O-Komé
LES PLUS POPULAIRES
-
“Mémoires d’une geisha”, déconstruction d’un fantasme
Inspiré d'une histoire vraie, le livre de Yuki Inoue offre un regard intime sur la vie de ces dames de compagnie au début du XXème siècle.
-
La ville de Kurashiki, « petite Venise du Japon »
Le district de Bikan dans la ville de Kurashiki, avec la rivière Takahashi et ses nombreux canaux, a acquis la réputation d'être la Venise du Japon.
-
Prodige de la sculpture sur sucre, Shinri Tezuka ranime une tradition ancestrale
Dans ses deux boutiques de Tokyo, l'artisan donne un nouveau souffle à l'art de l'“amezaiku”, qui consiste à sculpter des sucettes en sucre.
-
“YUGEN” à Art Fair Tokyo, l'illumination à travers l'obscurité
Dans cette exposition organisée par Tara Londi, huit artistes ont donné leur version de ce concept essentiel de l'esthétique japonaise.
-
Le Tabouret Papillon, au carrefour du design occidental et japonais
Créé par Sori Yanagi en 1954, ce meuble utilise une technique alors novatrice de cintrage du contreplaqué mise au point par le couple Eames.