À l’avant-garde de l’artisanat à Mie, entre tradition et innovation
De la poterie Banko à la culture de perles, sans oublier les algues aromatiques ou le saké pétillant, la région se réinvente avec durabilité.

Bordée par les montagnes et la mer, le département de Mie est un territoire riche en spécialités gastronomiques et en sites historiques d’exception, à l’image du sanctuaire d’Ise ou des chemins de pèlerinage du Kumano Kodo. Située à un carrefour entre l’est et l’ouest du Japon, la région a longtemps été un centre d’échanges et de commerce. Elle est aussi le berceau de la culture des perles et d’un artisanat qui allie techniques ancestrales et innovations contemporaines.
L’excellence de l’artisanat de Mie perdure aujourd’hui encore. La poterie Banko de Yokkaichi, produite à Yokkaichi et à Komono, en est un exemple emblématique. 80% de la production japonaise de donabe, des marmites en terre cuite réputées pour leur résistance et leur capacité à retenir la chaleur, en sont issus. Autre savoir-faire d’exception, le kumihimo d’Iga. Ce cordon tressé, originaire de la contrée des ninjas, se distingue par ses entrelacs de soie colorée et figure parmi les plus populaires du pays. La région de Mie est aussi réputée pour ses spécialités culinaires : le bœuf de Matsusaka, l’un des wagyu les plus prisés au monde, les nouilles udon d’Ise ou encore le thé vert sencha d’Ise font la renommée de la région.
L’artisanat de Mie, favorisé par une nature abondante, de riches traditions et des techniques élaborées, évolue aujourd’hui au gré des tendances et d’une créativité audacieuse. L’éthique y occupe une place croissante, à l’image d’artisans qui recyclent des cèdres sacrés Miyama du sanctuaire d’Ise ou des coquilles de perles pour concevoir des baguettes durables. Les brasseurs de saké locaux ne sont pas en reste et innovent avec des cuvées pétillantes ou qui se prêtent aux desserts. Tandis que des éleveurs marins, grâce à une aquaculture terrestre de pointe, donnent naissance à une variété aromatique d’algue suji aonori, une initiative saluée à l’international.
En conciliant héritage et modernité, les artisans de Mie façonnent des objets qui incarnent à la fois la tradition et l’esprit du temps. Un artisanat en constante évolution, à découvrir au plus près de ses créateurs.

Sakai Kogeisha, spécialiste de la marqueterie de nacre à Shima, perpétue l’excellence de cet art irisé et ancestral.

Le sanctuaire d'Ise, situé dans la ville d'Ise, département de Mie. Des visiteurs de tout le pays viennent s’y recueillir. (c) HIDEKI NAWATE/SEBUN PHOTO / amanaimages

Chez Ito Syuzo, à Yokkaichi, les maîtres brasseurs réinventent le saké avec des cuvées pétillantes qui se prêtent aux desserts, explorant de nouveaux horizons.

Minamiise Marine Bio, située dans la ville de Minamiise, cultive une variété d’algue “suji aonori” d’exception grâce à une aquaculture terrestre utilisant l’eau souterraine d’Ise.
LES PLUS POPULAIRES
-
« C’est un plaisir sincère que mes objets soient reconnus comme appartenant au cercle du Mingei »
Les couverts de laiton soigneusement façonnés par Ruka Kikuchi dans son atelier de Setouchi sont appréciés dans tout le Japon et ailleurs.
-
« Le Mingei reste toujours insaisissable, cent ans après sa naissance »
Sō Sakamoto est un potier d’Onta-yaki, une forme de céramique datant du XVIIIe siècle mise en avant par Sōetsu Yanagi, fondateur du Mingei.
-
« On dit souvent qu’il faut apprendre de ses échecs… mais est-ce vraiment si simple ? »
Dans “Guide de survie en société d'un anti-conformiste”, l'auteur Satoshi Ogawa partage ses stratégies pour affronter le quotidien.
-
Du Japon vers le monde, des photographes appelés à s’imposer à l’international
Le T3 PHOTO FESTIVAL 2025 expose cinq photographes japonais émergents et confirmés, afin de soutenir leur rayonnement à l’étranger.
-
“Le Japon interdit”, l'oeil d’Irina Ionesco
Dans cet ouvrage, la photographe va au plus près des corps, révélant ceux, tatoués, de “yakuza” ou celui, érotisé, d'une artiste underground.



