Le château de Kinojo, berceau de contes populaires
Située dans la préfecture d’Okayama, la forteresse millénaire est aujourd’hui réputée pour avoir servi de décor à la légende de “Momotaro”.

© Okayama Prefectural Tourism Federation
Perché au sommet du mont Kijo, le château en ruines surplombe la ville de Soja. Construit au VIIème siècle par la cour impériale de Yamato afin de se défendre contre les envahisseurs, le site a bâti sa réputation en devenant le cadre de plusieurs légendes japonaises.
En effet, comme son nom l’indique, Kinojo signifie littéralement « château du démon ».
Le théâtre de l’un des récits les plus populaires du Japon
L’une des histoires raconte que dans le royaume de Kibi, anciennement Okayama, un monstre venant d’un autre pays se serait installé dans une forteresse en hauteur qu’il aurait édifiée lui-même, Kinojo. Connu sous le nom de « Prince Ura de Kudara », il sème la terreur auprès des habitants. Pour rétablir la paix, un héros mythologique décide de tuer le démon de la montagne.
Cette histoire est à l’origine du conte, tout aussi célèbre, de Momotaro, l’enfant né dans une pêche — un fruit cultivé en abondance dans la région d’Okayama. Ce dernier, après avoir été recueilli par un vieux couple, décide de quitter le foyer familial pour chasser des ogres sur l’île d’Onigashima. Accompagné d’un chien, d’un singe et d’un faisan doués de parole, il combat le chef des géants Ura et revient triomphant dans son village. Grâce à son courage et sa générosité, il est devenu un symbole fort du folklore nippon. Dans certaines versions, Momotaro prend les traits du Prince Isaserihiko, celui qui a vaincu le démon Ura.
Un trésor national en ruines
Classé au patrimoine national et sélectionné parmi les 100 plus beaux châteaux du pays, le bien culturel Kinojo est depuis le début des années 2000 en reconstruction. La porte ouest ainsi que le bâtiment d’angle, restaurés en 1996, sont les deux seules parties visibles de près. Afin d’en découvrir davantage, un centre d’accueil est ouvert gratuitement aux visiteurs. Un diorama permet d’imaginer l’importance de l’édifice à l’époque et de ses forges, tours de guet et autres systèmes défensifs.
De type kogoishi (structure en terre sur fondation en pierre), le château comporte des aspects authentiques d’une forteresse médiévale avec quatre entrées de 6 mètres de haut et six portes d’écluse. Des artéfacts archéologiques, poteries, armes ou outils de fer ont également été découverts sur le site. De nos jours, il ne reste que des ruines étendues sur 30 hectares. Des sentiers ont été aménagés afin de contempler les vestiges mais aussi la vue panoramique et imprenable sur Soja.
Plus d’informations sur le site de l’office du tourisme d’Okayama.

© Okayama Prefectural Tourism Federation

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