Immersion dans le monde surréaliste de jumelles islandaises
La série “Eagle and raven” de la photographe Ariko Inaoka illustre sept étés passés dans le quotidien de deux soeurs.

“Eagle and Raven” © Ariko Inaoka
La population mondiale de jumeaux s’établit aujourd’hui à environ 1,9 % — dont 10 millions de « vrais jumeaux » monozygotes. À Reykjavik en Islande, deux sœurs repoussent les limites de la similarité. Elles s’appellent Erna (Aigle) et Hrefna (Corbeau). La photographe Ariko Inaoka a passé sept étés à leurs côtés.
Née en 1975 à Kyoto, Ariko Inaoka s’est installée à l’âge de 17 ans aux États-Unis, où elle a été diplômée d’un BFA en photographie de la Parsons School of Design (New York). Rentrée depuis dans sa ville natale, elle a choisi de reprendre le restaurant familial, ouvert en 1465, et poursuit en parallèle sa carrière de photographe.
Un pouvoir télépathique inexplicable
« Je n’ai jamais vu une connexion si forte entre deux êtres humains. Il y a constamment une paisible harmonie entre elles », explique Ariko Inaoka dans son ouvrage Eagle and raven. Les sœurs, âgées de 9 à 16 ans durant la série, suivent la même routine, vont à la même école, aux mêmes cours de danse. À travers des scènes oniriques et surréalistes, les jumelles apparaissent toujours associées sur les clichés, jouant, ne montrant qu’une partie de leurs physiques similaires, leurs visages, leurs jambes. Toujours dans des angles présentant les diverses manières de confronter ou d’associer leurs corps, en pleine nature, se baignant ou en intérieur.
L’artiste poursuit en confiant que les jumelles lui expliquent que leur connexion conduit « à parfois avoir les mêmes rêves. » Au delà de l’expérience artistique, Ariko Inaoka sort marquée par ces moments, notamment par la relation télépathique à laquelle elle a assisté, « l’une des nombreuses choses inexplicables dans ce monde. » Cette expérience a permis à Ariko Inaoka de réaliser « que nous sommes dotés d’un pouvoir naturel plus important que nous n’en avons réellement conscience. »
Parmi les autres productions de la photographe, plusieurs séries sont dédiées à la nature et son environnement : les fleurs roses, le ciel, les glaciers, la lumière ou le feu.
Eagle and raven (2020), une série de Ariko Inaoka publiée par l’éditeur AKAAKA.

“Eagle and Raven” © Ariko Inaoka

“Eagle and Raven” © Ariko Inaoka

“Eagle and Raven” © Ariko Inaoka

“Eagle and Raven” © Ariko Inaoka

“Eagle and Raven” © Ariko Inaoka

“Eagle and Raven” © Ariko Inaoka
LES PLUS POPULAIRES
-
« C’est un plaisir sincère que mes objets soient reconnus comme appartenant au cercle du Mingei »
Les couverts de laiton soigneusement façonnés par Ruka Kikuchi dans son atelier de Setouchi sont appréciés dans tout le Japon et ailleurs.
-
« Le Mingei reste toujours insaisissable, cent ans après sa naissance »
Sō Sakamoto est un potier d’Onta-yaki, une forme de céramique datant du XVIIIe siècle mise en avant par Sōetsu Yanagi, fondateur du Mingei.
-
« On dit souvent qu’il faut apprendre de ses échecs… mais est-ce vraiment si simple ? »
Dans “Guide de survie en société d'un anti-conformiste”, l'auteur Satoshi Ogawa partage ses stratégies pour affronter le quotidien.
-
Du Japon vers le monde, des photographes appelés à s’imposer à l’international
Le T3 PHOTO FESTIVAL 2025 expose cinq photographes japonais émergents et confirmés, afin de soutenir leur rayonnement à l’étranger.
-
“Le Japon interdit”, l'oeil d’Irina Ionesco
Dans cet ouvrage, la photographe va au plus près des corps, révélant ceux, tatoués, de “yakuza” ou celui, érotisé, d'une artiste underground.



