L’exposition qui a révélé la photographie japonaise au monde
En 1974, “New Japanese Photography” réunissait 15 artistes au MoMA, lançant la photographie nippone sur la scène internationale.

Ryoji Akiyama, Young Man Washing His Face in the Rain at the "Anti-War Exposition", Held Near the Proposed Site for Expo '70, Osaka 1969 © MoMA
Comme le stipule le communiqué publié à l’époque, « à partir des années 1950, la photographie japonaise a radicalement changé d’orientation. » L’exposition New Japanese Photography, organisée sous le commissariat de John Szarkowski, Directeur du département de photographie du MoMA, et du critique japonais Shoji Yamagishi, vise alors à présenter la première « étude approfondie de cette nouvelle photographie en dehors du Japon. »
L’exposition réunit 200 clichés réalisés entre 1950 et 1973 par 15 photographes aujourd’hui entrés dans l’histoire, dans des formats et thématiques très divers. Parmi ces artistes, Ken Domon et son travail réalisé au temple bouddhique de Muro-ji, Daido Moriyama, Tetsuya Ichimura, Ryoji Akiyama et Shomei Tomatsu.
Une photographie se substituant à l’expérience en elle-même
« L’histoire de la photographie au Japon est différente de celle des autres formes d’arts visuels, car cette technique est née en Occident et n’est arrivée au Japon qu’après », explique Shoji Yamagishi dans le texte accompagnant l’exposition. « 130 ans après son arrivée, elle a mûri et s’est enracinée dans la culture traditionnelle japonaise », ajoute celui qui était à l’époque rédacteur en chef de la revue japonaise Camera Mainichi.
Si une partie des photographes réunis dans l’exposition avait déjà une notoriété internationale, l’enjeu concerne ici la confrontation avec la scène photographique occidentale, pour mettre en lumière le développement singulier du medium au Japon. « La photographie japonaise récente se caractérise par un souci de description d’une expérience immédiate : la plupart de ces images ne visent pas à commenter ce qui apparait, ni à reconstruire visuellement ce qui est représenté, mais davantage à se substituer à l’expérience en elle-même », développe John Szarkowski.
Les autres photographes présents dans l’exposition sont Yasuhiro Ishimoto (1921–2012), Shomei Tomatsu (1930–2012), Kikuji Kawada (1933–), Masatoshi Naito (1938–), Hiromi Tsuchida (1939–), Masahisa Fukase (1934–2012), Ikko Narahara (1931–2020), Eikoh Hosoe (1933–), Ken Ohara (1942–), Shigeru Tamura (1947–), et Bishin Jumonji (1947–).
En 2008, Heavy Light: Recent Photography and Video from Japan au International Photography Center — ICP — de New York rassembla une nouvelle génération d’artistes japonais, parmi lesquels Hiroh Kikai, Yukio Nakagawa et Asako Narahashi.
New Japanese Photography (1974) de John Szarkowski, un livre édité et disponible en ligne sur le site du Museum of Modern Art.

Ken Domon, “Detail of the Sitting Image of Buddha Shakyamuni in the Hall of Miroku, Muro-Ji, Nara”, 1942-43 © MoMA

Tetsuya Ichimura, “Kimono, Shinjuku, Tokyo”, 1964 © MoMA

Daido Moriyama, “Stray Dog, Misawa”, 1971 © MoMA

Shomei Tomatsu, “Psychic Medium, Aomori”, 1959 © MoMA

“Ikko (Ikko Narahara) Room No. 9, Women's Prison, Wakayama”, 1958 © MoMA

“Eikoh Hosoe Ordeal by Roses #2”, 1962 © MoMA
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