Néons dans la nuit par Anthony Presley
Dans sa série “Dream World”, le photographe immortalise les rues japonaises en soulignant leur éclairage cinématographique.

© Anthony Presley
Passionné depuis son plus jeune âge par l’archipel et sa culture, Anthony Presley se rend pour la première fois au Japon en 2018 pour raison professionnelle. Une fois sa journée de travail terminée, le jeune homme arpente la région du Kanto, et prend des clichés des rues nippones plongées dans l’obscurité. C’est ainsi que naît sa série Dream World. « C’est une expérience qui a mis vingt ans à se concrétiser. Quand je suis rentré aux États-Unis, je savais déjà que cette série devrait décrire et permettre de visualiser ce que j’ai ressenti pendant cette expérience fantastique », détaille Anthony Presley dans une interview à Pen. « Le titre a en fait deux significations : la réalisation d’un de mes plus grands rêve et la représentation visuelle de l’esprit. »
Dans cette série, le photographe diplômé en photographie de l’École de l’Institut d’art de Chicago capture, au fil de ses pérégrinations, les larges artères animées des villes japonaises, éclairées à grand renfort de néons, mais aussi des rues sinueuses tantôt vides, tantôt peuplées de quelques promeneurs nocturnes. Il s’attache aussi aux devantures des izakaya et de diverses boutiques. Une série qui contraste avec les autres travaux de l’artiste, installé à Memphis dans le Tennessee, car Dream World a été particulièrement travaillée au moment de l’édition des images, avec une attention particulière donnée aux couleurs et aux contrastes.
Un travail sur les nuances
« Il a été prouvé que les couleurs affectent notre état émotionnel et que notre corps réagit différemment aux teintes. Pendant que je développe une photo, je garde cela à l’esprit lorsque je travaille avec les informations contenues dans le fichier brut », explique Anthony Presley, par ailleurs atteint de daltonisme qui l’empêche de distinguer certaines teintes de rouge et de vert. « Pour Dream World, j’ai fait un travail sur les couleurs pour retranscrire les émotions que je ressentais à l’instant précis où j’ai pris la photo, et comment je me sentais globalement. »
L’artiste a produit une autre série photographique issue de son voyage au Japon, Japan fragment of the afternoon, composée uniquement de clichés pris l’après-midi. Un autre moment de la journée mais aussi une autre technique, puisque l’intégralité des tirages de cette série ont été édités en noir et blanc.
Dream World (2018), une série photographique de Anthony Presley disponible sur son site internet.

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley

© Anthony Presley
LES PLUS POPULAIRES
-
Léo Berne : photographies et amours tokyoïtes
En mettant en scène pudiquement sa compagne lors de voyages au Japon, le photographe sublime la délicatesse de l'ordinaire.
-
Une maison de l'ère Taisho révèle ses secrets
Alors qu’il visite un bâtiment abandonné, Hamish Campbell découvre des photographies prises par le propriétaire du lieu dans les années 1920.
-
“Odo Yakuza Tokyo”, dans le cercle restreint de mafieux tokyoïtes
Le photographe belge Anton Kusters a eu un accès privilégié aux évènements routiniers d'un clan de yakuza dirigé par un certain Souichirou.
-
Des dessins inédits de Hokusai entrés au British Museum
Le musée anglais dispose désormais de la plus importante collection d'oeuvres du maître de l'estampe au monde, hors du Japon.
-
Rénover les bains publics pour préserver leur histoire
Koganeyu a été modernisé et flanqué d'un bar pour attirer de jeunes usagers qui délaissent les “sento” tokyoïtes.