Utagawa Hiroshige, maître de l’estampe paysagère
Son utilisation des variations météorologiques, de la profondeur de champ et du bleu de Prusse ont marqué la pratique de l'ukiyo-e.
© Public Domain
Utagawa Hiroshige gagne le panthéon des maîtres de l’estampe avec sa série Les Cinquante-trois Stations du Tokaido, réalisée aux alentours de 1833, qui lui fait connaître une célébrité aussi soudaine qu’immédiate. Dans ces 55 estampes, l’artiste représente les 53 étapes qui relaient Edo à Kyoto. Cette oeuvre est souvent comparée à la série de Katsushika Hokusai Les Trente-six vues du mont Fuji qui comprend la célèbre “Grande vague de Kanagawa”.
Utagawa Hiroshige a produit au cours de sa carrière plus de 5400 oeuvres, dans lesquelles l’artiste insuffle une atmosphère particulière, notamment en dépeignant souvent les éléments dans ses créations, comme la pluie, le brouillard ou la neige. Il place également régulièrement des personnages ou animaux au premier plan, avant de créer des effets de profondeur de champ et n’hésite pas à utiliser de nombreux dégradés de couleurs, notamment celui de sa couleur fétiche, le bleu de Prusse, qui lui vaudra d’ailleurs le surnom de Hiroshige le bleu.
Né dans une famille de samurai, Utagawa Hiroshige délaisse les armes pour embrasser, dès ses 14 ans, la carrière d’artiste. Le jeune garçon vient de perdre ses parents et se lance alors dans la peinture. Il étudie notamment auprès de l’artiste Utagawa Toyohiro qui l’initie en plus à l’ukiyo-e, que l’on peut traduire en français par « images du monde flottant » et qui prend la forme de gravures sur bois.
Des portraits aux paysages
Ses premiers pas dans ce domaine artistique se résument majoritairement à la représentation des thèmes à la mode de l’époque : les portraits de femmes, d’acteurs ou de guerriers. Mais à la mort de son maître, en 1828, Utagawa Hiroshige bifurque vers les paysages. Des oiseaux, des fleurs, des points de vue et panoramas prennent forme sur le bois.
Son oeuvre a fortement influencé les artistes européens de la fin du XIXème siècle, notamment les impressionnistes, en plein dans la tendance japonisme. Monet, Whistler ou encore Van Gogh font partie de ceux qui s’inspirent de son travail, reprenant quelques codes de l’ukiyo-e comme l’aplat de couleur.
Certaines oeuvres de Utagawa Hiroshige sont conservées au Metropolitan Museum of Art de New York (MET) et visible sur son site internet.
© Public Domain
© Public Domain
© Public Domain
© Public Domain
© Public Domain
© Public Domain
© Public Domain
© Public Domain
LES PLUS POPULAIRES
-
“Les herbes sauvages”, célébrer la nature en cuisine
Dans ce livre, le chef étoilé Hisao Nakahigashi revient sur ses souvenirs d’enfance, ses réflexions sur l’art de la cuisine et ses recettes.
-
Shunga, un art érotique admiré puis prohibé
Éminemment inventives, se distinguant par une sexualité libérée, ces estampes de la période Edo saisissent des moments d'intimité sur le vif.
-
Le périple enneigé d’un enfant parti retrouver son père
Le film muet “Takara, la nuit où j'ai nagé” suit un jeune garçon sur la route, seul dans un monde d'adultes qu'il a du mal à appréhender.
-
L'homme qui construisait des maisons dans les arbres
Takashi Kobayashi conçoit des cabanes aux formes multiples adaptées à leur environnement et avec un impact limité sur la nature.
-
Les illustrations calligraphiques d'Iñigo Gutierrez
Inspiré du “shodo”, la calligraphie japonaise, l'artiste espagnol établi à Tokyo retranscrit une certaine nostalgie au travers de ses oeuvres.