“Animaux dans la peinture japonaise”, un bestiaire artistique
Du plus petit insecte au plus gros mammifère, Brigitte Koyama-Richard retrace dans ce livre la symbolique des animaux dans l’art nippon.
Maruyama Okyo, “Grues”, 1772. © Los Angeles County Museum of Art
Imaginaires, fantastiques, réels… Les animaux ont une place privilégiée dans le folklore japonais et naturellement, ils sont devenus un thème de prédilection pour les peintres. Des rouleaux enluminés aux paravents en passant par les sanctuaires et les jardins, il n’y a pas un support où ils ne sont pas mis en scène.
Dans son ouvrage illustré, Animaux dans la peinture japonaise, qui a reçu le prix du livre d’art 2021 décerné par Vienn’Art, l’auteure Brigitte Koyama-Richard offre un nouveau regard sur leur présence dans la peinture nippone. Au-delà de leur fonction décorative et picturale, elle détaille, dans une cinquantaine de portraits, la symbolique, le sens ainsi que la place de chaque être vivant dans la culture japonaise.
Des oiseaux peints et dépeints
D’après la femme de lettres, les oiseaux sont les plus représentés dans l’art japonais. Porteurs de symboles forts comme la félicité ou la longévité, « ils sont un sujet idéal », détaillait-elle dans le podcast de RTS, Chouette !.
Un paon sur une branche de cerisier, des grues en plein vol, un phénix aux plumes en forme de flammes… Ces illustrations deviennent hypnotiques grâce à la myriade de teintes utilisée. En permanence associées à la nature, elles laissent volontairement du vide dans le tableau.
Ce concept esthétique nommé ma (« intervalle », « espace », « durée », « distance » en japonais) a pour objectif de relier les choses afin de leur donner du sens. Ainsi, « il ne suffit pas de remplir un espace mais justement de laisser ce vide philosophique qui permet la réflexion et d’admirer l’œuvre en profondeur », éclaircit Brigitte Koyama-Richard.
Animaux dans la peinture japonaise (2020), un livre de Brigitte Koyama-Richard édité par les Nouvelles éditions Scala.
Soga Nichokuan, “Dragon”, début du XVIIème siècle. © The Cleveland Museum of Art
Kishi Ganku, “Famille de tigres”, début du XVIIIème siècle. © The Cleveland Museum of Art
Suzuki Kiitsu, “Hyaku cho hyaku ju” (Cent Oiseaux et cent animaux), 1843. © The Catherine and Thomas Edson Collection. Image Courtesy San Antonio Museum of Art, photo Peggy Tenison
LES PLUS POPULAIRES
-
Mokuren, des couteaux japonais pour tous
Imaginés par Elise Fouin et le coutelier Yutaka Yazaki, ces ustensiles s’adaptent au marché européen sans sacrifier à la technicité nippone.
-
Guide de survie en société d'un anti-conformiste, épisode 1 : Les choses que je fais en secret pour éviter qu’on ne lise dans mes pensées
Dans cette série, l'auteur Satoshi Ogawa partage les stratégies originales qu’il met en place pour faire face aux tracas du quotidien.
-
Kurotani, le village par excellence du papier washi
Situé au Sud-Est de la préfecture de Kyoto, le village de Kutorani est toujours l'un des principaux producteurs mondiaux de papier washi.
-
Le kanso, l’un des sept piliers du wabi-sabi
Signifiant « simplicité », « sobriété » ou encore « pureté », ce principe issu de la philosophie zen incite à l'élimination du désordre.
-
Chiharu Shiota, fils rouges de l'âme
L’année dernière, plus de 660 000 personnes ont visité la rétrospective Chiharu Shiota: The Soul Trembles au musée d’art Mori.