Contempler la lune lors d’“o-tsukimi”
Autour de l’équinoxe d’automne, les Japonais se réunissent pour célébrer “o-tsukimi”, la fête de l’observation de la lune.
© “Coucou et pin”, 1840 - Utagawa Hiroshige - Domaine public
Des fêtes traditionnelles japonaises dédiées à la contemplation de la nature, les plus connues sont hanami, l’observation de l’éclosion des fleurs de cerisiers au printemps, et koyo, lorsque l’automne fait s’enflammer les couleurs des feuilles des érables. Pourtant, une autre fête où la nature est mise à l’honneur se joue tous les ans aux environs de l’équinoxe d’automne : o-tsukimi, que l’on peut traduire littéralement par « observation de la lune». C’est en effet à ce moment que l’astre est le plus brillant, rendant la période très propice à l’expression de sa gratitude pour les bonnes récoltes de l’année écoulée et de ses souhaits pour celle à venir.
Cette fête de l’observation de la lune est originairement une tradition chinoise qui a passé les frontières japonaises durant l’ère Heian (794-1185). À l’époque, seuls les membres de l’aristocratie fêtent o-tsukimi, profitant de la pleine lune pour se rassembler, écouter de la musique traditionnelle et composer des poèmes éclairés par la lumière sélène. Certains passaient même une partie de la nuit sur une embarcation afin de pouvoir observer les rayons de la lune se refléter sur l’eau.
Offrandes culinaires
Ce n’est qu’au XVIIème siècle que cette fête d’observation de la lune est embrassée par les classes plus populaires japonaises. De nouveaux rituels se mettent alors en place, notamment culinaire. Il est désormais de coutume de cuisiner ou d’acheter des tsukimi dango, des petites boules de riz blanches, similaires aux mochi, qui ne sont pas sans rappeler la lune. Les manger un soir de pleine lune promettrait santé et bonheur pour l’année à venir. Il est également de bon ton de déguster des tsukimi soba, des soba cuisinées en bouillon auxquelles est ajouté un oeuf cru, dont l’arrondi du jaune est un clin d’oeil à la lune. Soupe de châtaigne et patate douce sont également en bonne place dans les menus d’o-tsukimi.
Concernant le calendrier, si jusqu’en 1683 la pleine lune tombait toujours le 13ème jour du mois, il a été décidé cette année-là de modifier le calendrier traditionnel pour que celle-ci tombe le 15. Désormais, o-tsukimi est fêtée lors de la pleine lune qui tombe entre les mois de septembre et octobre, dont la date n’est plus fixe.
© katorisi
LES PLUS POPULAIRES
-
Guide de survie en société d'un anti-conformiste, épisode 1 : Les choses que je fais en secret pour éviter qu’on ne lise dans mes pensées
Dans cette série, l'auteur Satoshi Ogawa partage les stratégies originales qu’il met en place pour faire face aux tracas du quotidien.
-
Chiharu Shiota, fils rouges de l'âme
L’année dernière, plus de 660 000 personnes ont visité la rétrospective Chiharu Shiota: The Soul Trembles au musée d’art Mori.
-
Umami Paris, des ingrédients japonais haut de gamme
Cette épicerie spécialisée dans les produits artisanaux de qualité se fournit directement auprès de petits producteurs japonais.
-
Quand la technique du plissé amène Issey Miyake à créer pour la danse
Le designer, qui s'est juré de libérer le vestiaire masculin et laisse ses mannequins défiler en dansant, a aussi créé pour la scène.
-
Hiroshi Senju, l’artiste qui fige les chutes d’eau
Adepte du style “nihonga”, la peinture japonaise traditionnelle, il est connu pour ses oeuvres représentant des cascades monumentales.