“Hana-bi”, coup d’éclat de Takeshi Kitano
Dans ce film, le réalisateur aborde la mort sous un nouvel angle, inspiré par son accident de moto qui a failli lui coûter la vie.

© 1997 BANDAI VISUAL, TV TOKYO, TOKYO FM et OFFICE KITANO – Tous droits réservés © 2017 La Rabbia droits et conception graphique. Tous droits réservés. Éditeur : La Rabbia. EDV 2488.
Lauréat du Lion d’or à Venise en 1997, Hana-bi propulse Takeshi Kitano sur le devant de la scène internationale. Cette reconnaissance officielle marque un changement de statut immédiat pour le cinéaste dans son pays natal, lui qui n’était jusqu’alors qu’un comique de télévision pour le public nippon.
Takeshi Kitano est une figure omniprésente au Japon depuis le début des années 1970. D’abord connu pour son duo comique, les « Two Beats » (Beat Takeshi et Beat Kiyoshi), il devient ensuite un célèbre animateur de télévision. Il s’essaye au cinéma comme comédien puis réalisateur, et obtient la reconnaissance en 1993 avec le film Sonatine. Il frôle la mort l’année suivante dans un accident de moto, dont il ressort blessé physiquement (une partie de son visage est paralysée) et psychologiquement. Ce choc émotionnel le pousse à réaliser un film introspectif, Kids Return, avant de s’attaquer à son magnum opus : Hana-bi.
Faire face à la mort
« Dans mes films précédents, comme Sonatine, le thème de la mort était obsessionnel. Et pourtant, je fuyais tout face-à-face avec l’idée de la mort. Dans Hana-bi, au contraire, je tente d’accepter cette fatalité ». Habitué à casser les codes du genre, Takeshi Kitano revisite le film de yakuza en rendant les effets de violence plus graphiques, voire chorégraphiques. L’approche du réalisateur vis-à-vis de la mort a grandement changé depuis ses premiers films, en particulier depuis son accident tragique.
Hana-bi est à bien des égards l’amalgame parfait de l’expression humaniste et des tendances formelles non conventionnelles de Takeshi Kitano. L’intrigue est un prétexte à l’évocation de sujets plus personnels pour le réalisateur. Le film tourne autour d’un détective stoïque et violent, Nishi, interprété par Takeshi Kitano lui-même. Il démissionne des forces de police lorsque son partenaire se retrouve paraplégique suite à une fusillade et qu’un autre de ses collègues se fait tuer dans la foulée. Sa vie personnelle est tout aussi malheureuse : sa fille est décédée et sa femme Miyuki (Kayoko Kishimoto) souffre d’une leucémie en phase terminale. Afin de régler sa dette avec les yakuza et de faire des adieux paisibles à sa femme, Nishi décide de commettre un casse.
Bien au-delà du polar classique, Takeshi Kitano utilise le cinéma de genre pour s’impliquer dans l’étude de la société japonaise et de sa mentalité. Il s’attarde sur l’histoire d’amour entre un homme et une femme dont les jours sont comptés, et pour laquelle la mort est inéluctable. Cette sensibilité inédite dans son cinéma, magnifiée par la musique de Joe Hisaishi, manifeste le sentiment d’optimisme que l’on peut tirer du désespoir général.
Hana-bi est un film sublime et mélancolique qui aborde la mortalité, la moralité et la repentance, et qui a permis à Takeshi Kitano d’envisager sa vie sous un nouveau jour. « Avant mon accident, j’étais un homme piégé, tant dans ma vie privée que dans le travail. Ce film m’a permis de faire face et trouver les moyens d’apprivoiser mes angoisses. »
Hana-bi (1997), un film réalisé par Takeshi Kitano et distribué par La Rabbia.

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