Koji Wakamatsu, réflexions intimes et politiques
L’ouvrage “Koji Wakamatsu, Cinéaste de la révolte” dévoile l’univers du réalisateur, célèbre pour ses films érotiques d’avant-garde.

© Éditions IMHO
La carrière du cinéaste radical d’avant-garde, célébré pour ses pinku eiga, films érotiques à petit budget, est dévoilée sans détour dans l’ouvrage collectif Koji Wakamatsu, Cinéaste de la révolte. Ce recueil de textes mêle un long entretien avec Wakamatsu lui-même, des notes de production, mais aussi des essais inédits, dont un signé par son contemporain et confrère Nagisa Oshima.
Koji Wakamatsu naît en 1936. Il intègre à ses 18 ans le milieu yakuza, où il est notamment chargé de la protection des tournages dans le quartier de Shinjuku. Il quitte ensuite la mafia japonaise pour la réalisation, signant en 1963 son premier long-métrage, Doux piège. Un film érotique où l’intrigue charnelle et la violence célébrée à l’écran ne sont finalement qu’un prétexte pour porter, de manière subliminale, un message politique.
Un cinéma des marges
Car c’est ce que l’on découvre à la lecture de ces 192 pages : Koji Wakamatsu prend ses aises dans le pinku eiga pour s’affranchir des diktats des grands studios, qui dominent alors l’industrie cinématographique nippone. Ce cinéma des marges lui offre une liberté de ton, Wakamatsu signant alors des pamphlets en CinemaScope où la révolte gronde, bien au-delà du mélange et du déchirement des corps.
Koji Wakamatsu, Cinéaste de la révolte offre des clés de lecture pour comprendre l’oeuvre de ce cinéaste mort en 2012, après avoir été heurté par un taxi dans le quartier de Shinjuku. Sa réflexion sur l’industrie cinématographique, le récit de son enfance, son analyse de la politique de l’archipel et des mouvements sociaux comme les révoltes étudiantes de 1968, les mobilisations contre la guerre du Vietnam ou encore les contestations contre le traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon, donnent une nouvelle profondeur à sa filmographie. Une oeuvre riche de plus de 100 films, dont la majeure partie n’a jamais dépassé les frontières du Japon.
Koji Wakamatsu, cinéaste de la révolte (2020), un ouvrage collectif publié aux éditions IMHO.

© Éditions IMHO
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