Les maisons hantées, le nouveau business immobilier au Japon
©Hamza Erbay
Au Japon, de nombreux locaux croient aux esprits et pensent qu’ils résident encore dans les maisons dans lesquelles ils sont décédés afin de les hanter. Il y aurait même une rumeur connue de tous affirmant que Shinzō Abe, le premier ministre actuel, ne souhaiterait pas vivre au sein de sa résidence officielle à cause du fantôme d’un ancien chef d’Etat, qui fut tué dans cette même bâtisse.
Selon la mythologie japonaise, si les personnes sont mortes seules, assassinées ou bien si elles se sont suicidées, les fantômes retourneraient maudire les lieux dans lesquels ils ont vécu leurs derniers instants. De ce fait, de nombreux Japonais évitent de vivre dans ces maisons dites “hantées”, que l’on appelle plus communément les “propriétés stigmatisées”. Ces logements, qui sont immédiatement disponibles après la mort de leurs anciens locataires, se louent considérablement moins cher. Seulement, à cause de toutes ces superstitions, ils peuvent rester non occupés pendant de très longues années.
Un grand problème pour les propriétaires car la loi japonaise est très stricte. Elle les oblige à tenir informés les locataires potentiels si une personne est décédée de manière violente au sein de leur propriété. Cependant, si un citoyen accepte de vivre dans ces “maisons maudites”, les propriétaires pourront, une fois que le locataire aura quitté les lieux, relouer leur bien au prix du marché car au regard de la loi, ils n’ont pas à prévenir le locataire suivant.
Une difficulté qui a entraîné l’essor d’un nouveau business : celui des agences immobilières spécialisées dans la location des “maisons stigmatisées”. Et pour cause, ces propriétés maudites attirent un public non-superstitieux grâce à leurs prix beaucoup plus bas. Insuffisant toutefois pour occuper tous les biens vacants du pays. Selon le site immobilier japonais Rethinktokyo.com, près de 10 millions d’habitations vides seraient réparties à travers tout le pays. Un chiffre qui augmentera de plus de 30% d’ici 2033, toujours selon le même site.
Des résultats alarmants qui expliquent les grands problèmes de désertification et d’insalubrité que connaissent les logements nippons. Afin de contrer ce phénomène, quelques-unes de ces habitations sont devenues des sites touristiques, à l’instar de l’ancienne maison de thé “Kissaten Haikyo” sur l’île Miyako (Okinawa) ou encore l’école “Enkei Kousha Haikyo”, située sur l’île d’Hokkaido.
La mort et les défunts font partie du quotidien au Japon, où il existe un festival bouddhiste dénommé le “O-Bon” qui honore chaque année les esprits des ancêtres – parfois malfaisants. Cet événement s’articule aux quatre coins du Japon à différents moments du calendrier. Peut-être y participerez-vous lors d’un prochain séjour dans l’archipel !
©Lisa Pinehill
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