“Pompoko”, la lutte des “tanuki” pour l’environnement
Dans son film d’animation de 1994, Isao Takahata met en scène l’un des thèmes de prédilection du Studio Ghibli, la sauvegarde de la nature.
© 2005-2021 STUDIO GHIBLI Inc.
Pour réaliser son long métrage, Pompoko (1994), le co-fondateur du Studio Ghibli prend comme toile de fond le folklore japonais, avec de nombreuses références culturelles. Ainsi, il met en scène un animal mythique, le tanuki, symbole de chance et de prospérité.
Le titre original de l’oeuvre Heisei Tanuki Gassen Ponpoko signifie littéralement « Pompoko, la grande guerre des tanuki de l’ère Heisei ». Toutefois, Isao Takahata a choisi un titre alternatif, plus léger et percutant, qui se réduit à l’onomatopée produite lorsque ces créatures tambourinent sur leur ventre rebondi, « Pompoko Pon Pon ».
Une fable poétique avec une morale écologique
À cause d’un plan d’urbanisation des humains dans la colline de Tama, située à l’ouest de Tokyo, le quotidien de ces yokai (divinités japonaises) est brisé. Face à la menace, ils décident de s’unir afin de freiner la destruction de leur environnement.
Maîtres du déguisement, les esprits de la forêt divertissent petits et grands dans leur révolution grâce aux nombreuses supercheries faites aux hommes. « Finalement, ce qui leur arrive, c’est ce que nous vivons. Nous sommes des tanuki obligés de nous déguiser en citadins ! », déclarait Isao Takahata en 1996, dans la revue Positif.
Cependant, au fur et à mesure du conte animé, d’une grande richesse visuelle, le ton humoristique prend une tournure plus grave. Le combat se révèle être vain. Plus puissants que les dieux, les humains ont un pouvoir de destruction massif et les créatures légendaires ne sont plus que des amusements pour parc d’attractions. Allégories du non respect de la nature, ces animaux qui ressemblent à un raton laveur incarnent la fragilité de l’environnement et le sacrifice d’anciennes valeurs. « Le film illustre avec malice et pertinence un enjeu toujours d’actualité », écrit Gersande Bollut dans l’ouvrage Ghibli : les Artisans du rêve (2017).
Pompoko (1994), un film réalisé par Isao Takahata disponible DVD édité par Wild Side.
© 2005-2021 STUDIO GHIBLI Inc.
© 2005-2021 STUDIO GHIBLI Inc.
© 2005-2021 STUDIO GHIBLI Inc.
© 2005-2021 STUDIO GHIBLI Inc.
© 2005-2021 STUDIO GHIBLI Inc.
LES PLUS POPULAIRES
-
“Contes de pluie et de lune”, récits fantomatiques nippons
Ueda Akinari signe, avec ce recueil, une oeuvre considérée comme une des plus importantes de la fiction japonaise du XVIIIème siècle.
-
Stomu Yamashta, le plus grand percussionniste du monde
Le disque culte “Sunrise from West Sea” (1971) relate son incursion dans l'univers du free-jazz et du rock psychédélique japonais.
-
“Shibui”, l’élégante sobriété
La complexité de ce concept japonais réside dans son ambivalence : il oscille entre l’astringence et la beauté épurée.
-
“Le sauvage et l’artifice”, schizophrénie japonaise
Dans son ouvrage, le géographe et orientaliste Augustin Berque souligne le rapport ambivalent qu’entretiennent les Japonais avec la nature.
-
La forêt qui a influencé “Princesse Mononoke” à Yakushima
Cette île montagneuse regorge de merveilles naturelles, de ses plages de sable étoilé à la forêt vierge qui a inspiré Hayao Miyazaki.