“Tokyo Sisters”, radioscopie du féminin
Les journalistes Raphaëlle Choël et Julie Rovéro-Carrez consignent dans cet ouvrage leurs entretiens avec une centaine de femmes japonaises.

© Éditions Autrement
« Nous n’avons pas la prétention d’avoir tout compris. Un jour, on est fier de cerner un aspect de la civilisation, le lendemain tout bascule. Les nœuds se font, se défont, se refont… Le Japon, c’est l’école de l’humilité. » Raphaëlle Choël et Julie Rovéro-Carrez, qui co-signent Tokyo Sisters, ont passé un peu plus d’un an dans la capitale de l’archipel nippon. Elles y ont rencontré des femmes de tous horizons, avec qui elles ont partagé de longues conversations.
Tokyo Sisters est donc une photographie des femmes tokyoïtes des années 2000. Mariées ou célibataires, mères au foyer ou femmes d’affaires, lycéennes, étudiantes et même retraitées, les voix qui s’expriment dans cet ouvrage sont plurielles et apportent chacune un éclairage sur une facette de la société japonaise.
Une galerie de portraits
Pour autant, Tokyo Sisters n’est pas un livre à visée sociologique, les deux autrices ne cherchant pas à analyser ou à mettre en perspective les propos de leurs interlocutrices. Ces témoignages donnent à voir le quotidien des femmes japonaises, leur vision du couple, de la maternité, de l’ambition, de leur statut de femme, du rôle qui leur est dévolu par cette société très patriarcale. Des récits qui expriment un point de vue intime et personnel mais qui doivent être considérés comme tels et non comme des étendards de ce que pourrait être la femme japonaise.
Tokyo Sisters s’envisage alors davantage comme une galerie de portraits, chacun faisant l’objet d’un chapitre. Des instantanés de femmes de la plus grande mégalopole du monde à savourer successivement ou à picorer en fonction des thèmes abordés, et qui tracent les contours des multiples profils du féminin nippon.
Tokyo Sisters (2010), un ouvrage de Raphaëlle Choël et Julie Rovéro-Carrez publié aux éditions Autrement.
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