Une décoratrice florale japonaise implantée en France
Des compositions aux couleurs chatoyantes marbrées de branchages qui y impriment leurs ombres. Fleurs épanouies et tiges de cerisier. Les bouquets d’Akiko Usami empruntent le meilleur des traditions florales française et japonaise et allient sobriété et opulence avec brio.
Petite, Akiko se rêvait déjà fleuriste, initiée à la beauté des fleurs par sa mère avec laquelle elle achetait des plantes. Elle grandit dans la préfecture de Shizuoka, près du Mont Fuji, puis rejoint Tokyo pour travailler chez un grand fleuriste en 2003. Sa formation la porte ensuite à Paris pour effectuer des stages et c’est au contact de la clientèle française, qui la questionne sur l’ikebana, qu’elle réalise sa méconnaissance de l’art floral japonais.
Retour au Japon, où Akiko suit des cours pour devenir ikenobo ou « maître de l’arrangement floral ». « C’est la simplicité qui m’a plu dans la pratique de l’ikebana », confie Akiko Usami. « Il ne s’agit pas uniquement de fleurs, parfois on utilise juste une tige voire même du papier ou du fil de fer ».
Son diplôme d’ikenobo en poche, Akiko revient en France en 2012 où elle lance son atelier caractérisé par trois styles différents. Le style européen, qui l’a poussée initialement à venir en France, avec ses bouquets ronds fleuris et feuillus, parfaits pour les mariages. L’ikebana, évidemment, qui se distingue par l’emploi de branchages qui font varier les lignes de la composition.
Et puis, son style bien à elle, qu’elle a nommé « wafuka ». Wafu, pour « à la manière japonaise » et « ka » qui signifie « fleur ». Il s’agit d’ikebana avec un twist qui reflète sa touche personnelle. « Je trouvais que l’ikebana était trop sobre, trop triste pour mes clients français », explique la décoratrice. « Il ne convenait pas à la décoration des appartements français alors j’ai rajouté des fleurs, du feuillage ».
L’ikebana a été conçu à l’origine pour prendre place dans le tokonoma, cette alcôve typique des intérieurs traditionnels japonais où l’on n’admire que la face du bouquet. En France en revanche, les décorations florales prennent souvent place au centre d’une table et se doivent d’être admirées de tous les côtés.
Ce qui importe dans l’ikebana, c’est de réaliser la nature. Les compositions florales japonaises évoquent d’ailleurs souvent les montagnes, les rivières ou le soleil. Mais Akiko a été séduite par un aspect important des bouquets à la française : le parfum. « Dans l’ikebana, le parfum ne compte pas vraiment », regrette la jeune femme. « Certaines de mes fleurs préférées sentent donc très bon, comme la pivoine ou les pois de senteur ».
Pour ses bouquets, Akiko s’inspire aussi bien de peintures aperçues dans les musées que de fleurs de jardin, croisées au gré de promenades au jardin du Luxembourg ou du Palais Royal. « Ce qui me touche, c’est la couleur. Quand je tombe sur une couleur rare qu’il m’est difficile de reproduire seule, ça m’inspire ».
Un sens de l’arrangement qui plait aux Français. Des grands hôtels parisiens aux mariages les plus élégants de la capitale, les bouquets raffinés d’Akiko Usami sont devenus incontournables.
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