Les silhouettes unisexes et rock du designer japonais Kozaburo Akasaka

Avec ses silhouettes androgynes qui redéfinissent le vestiaire masculin contemporain, Kozaburo Akasaka enchante la mode au fil des saisons et nous embarque dans son univers à la fois rock et nostalgique. Portrait de l’un des designers japonais les plus prometteurs de sa génération.
Après une enfance passée à Tokyo, le designer met les voiles sur les terres occidentales, où il puise une grande partie de son inspiration pour élaborer ses futures silhouettes. Et pour cause, l’un des thèmes récurrents des collections de Kozaburo sont les sous-cultures, très largement représentées dans le monde de la nuit londonienne et new-yorkaise.

Steve Gaudin - @stevegdn
Ses études dans l’iconique école de mode londonienne Central Saint Martins terminées, Kozaburo fait ses armes au sein de la maison du designer américain Thom Browne à New York. Réputé pour ses défilés théâtraux et ses créations unisexes (et surtout très conceptuelles) Thom Browne possède une approche de la mode orientée vers l’art. Seulement, si ses créations interpellent par leur exubérance, c’est son amour pour la qualité du vêtement et des matières qu’il a su transmettre à son élève Kozaburo.
Ce qui interpelle dans les collections du designer japonais c’est son assurance et sa confiance en son travail, traduites par une esthétique et une identité visuelle particulièrement fortes. Par exemple, le créateur japonais n’hésite pas à percher ses mannequins homme sur des chaussures à plateforme ou encore sur des talons de plus de 10 centimètres, qui ne sont pas sans rappeler le vestiaire des groupes de musique de rock des années 90, à l’instar des Sex Pistols ou de The Cure. Des looks qui rappellent également les silhouettes longilignes de Browne, qui a déjà fait défiler ses modèles sur des échasses.

Steve Gaudin - @stevegdn
Une assurance, une technique et une esthétique bien définies qui lui ont notamment permis d’être le lauréat du prestigieux concours LVMH en 2017, où il remportait le prix spécial du jury, à Paris. Un véritable tournant pour sa carrière, puisque cette récompense lui a donné une visibilité internationale et s’est avérée être un support financier non négligeable pour le lancement de son label.
Depuis, Kozaburo défile lors de la Fashion Week à New York, et fait évoluer ses silhouettes dans un univers grunge, mettant en lumière l’une des cultures underground les plus populaires des années 90 : le rock. Grâce à ses différents shows Kozaburo prouve que la « rock attitude » n’appartient aucunement au passé, elle évolue simplement différemment avec son temps.

Steve Gaudin - @stevegdn
Son savoir-faire hérité de la sensibilité japonaise au vêtement, mêlé à l’exubérance de la culture underground, au sein de laquelle il évolue depuis son installation à Londres, puis à New York, révèle un vestiaire masculin à la fois chic et grunge. Lors de son dernier défilé, on découvrait des pantalons en cuirs, du jean, des t-shirts retroussés, des bottines en cuir à talonnettes, des pantalons taille haute, des marcels blancs, des chaînes autour du cou ou encore de grosses fermetures éclair. Le tout, sublimé par une lumière rouge transcendante rappelant l’ambiance rave des 90’s.
Le rock n’est pas une mode mais bien une attitude et Kozaburo Akasaka nous le prouve un peu plus à chaque saison.


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