L’hôtel Node, à l’intersection de l’art et la villégiature
Situé en plein coeur de Kyoto, cet hôtel permet aux voyageurs de découvrir des artistes locaux et d'échanger avec des habitants du quartier.

©Clémence Leleu
Expositions d’art contemporain, évènements musicaux ou gastronomiques, pop-up store de mode… L’offre pléthorique en hôtellerie dans l’ancienne cité impériale a poussé les fondateurs de l’hôtel Node à imaginer un concept fort, mêlant luxe, culture et villégiature.
« Ce n’est pas seulement un endroit où dormir mais aussi un lieu où l’on découvre quelque chose de nouveau », précise Akinori Kanao, un des concepteurs du projet. « On y rencontre des locaux, on découvre la culture japonaise et la communauté kyotoïte. C’est également un bon moyen pour les habitants d’accepter les voyageurs étrangers », poursuit-il. Un hôtel en guise de point nodal donc, de lien entre les cultures, dont même le nom participe à cette dynamique, Node pouvant être traduit en français par noeud.
Une architecture pensée pour accueillir des oeuvres d’art
Le tout dans un écrin à l’allure de résidence d’un collectionneur d’art. Dans chacune des 25 chambres que compte l’hôtel sont exposées des œuvres d’artistes contemporains japonais, comme Tomoo Gokita ou Haruna Kawai, et étrangers ; toutes acquises dans des foires et galeries du monde entier. D’autres toiles sont également présentées dans le lobby, aux allures de salle de réception au luxe sans ostentation. « L’hôtel vient juste d’ouvrir ses portes mais à terme j’aimerais faire changer les œuvres du premier étage (le premier étage au Japon est utilisé pour désigner le rez-de-chaussée en france, ndlr) régulièrement, quatre fois par an, à chaque saison », indique Akinori Kanao.
L’art est sublimé par une architecture brute, conçue par Seiichiro Takeuchi. « Nous savions que nous allions installer des œuvres d’art contemporain, je voulais que l’architecture soit minimaliste et brute, pour que le tout s’accorde parfaitement », détaille cet ancien associé du cabinet du maître nippon Tadao Ando. On retrouve d’ailleurs à l’hôtel Node l’omniprésence du béton lissé, cher à ce dernier. « C’est une sorte d’hommage à lui ainsi qu’aux techniques sophistiquées de l’industrie de la construction au Japon. Cette technique du béton apparent est portée entre autres par les menuisiers japonais dont le nombre diminue d’années en années. Ce sera très précieux dans le futur », explique l’architecte.
Quant à la structure du bâtiment, elle se devait de respecter les règles d’urbanisme en vigueur à Kyoto, ville classée où chaque nouvelle construction doit respecter un cahier des charges précis. « Il nous fallait conserver l’atmosphère du paysage urbain. Le bâtiment a donc un toit et un avant-toit, à l’instar des maisons de ville traditionnelles », complète Seiichiro Takeuchi.
Le mobilier a, lui, été chiné dans le monde entier. Bois et matières naturelles ont eu la faveur des concepteurs, une décoration toute en discrétion pour laisser la part belle aux oeuvres, souvent très colorées ou graphiques.
Plus d’informations sur l’hôtel Node sur son site internet.

©Clémence Leleu

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