Une bibliothèque consacrée à Haruki Murakami
La Maison internationale de la littérature de l'Université Waseda à Tokyo a reçu de l'auteur un don de 3000 ouvrages issus de sa collection.
© Waseda University
Conçue par l’architecte Kengo Kuma, la Maison internationale de la littérature de l’Université Waseda — Bibliothèque Haruki Murakami à Tokyo, a ouvert ses portes le 1er octobre 2021. Cette bibliothèque propose une collection de 3.000 livres légués par l’auteur japonais le plus lu à travers le monde, ancien étudiant de l’institution où il suivait des cours sur la tragédie grecque.
« Cela fait près de 40 ans que j’écris et j’ai accumulé des tas de manuscrits, documents, coupures de journaux que je n’ai plus la place de conserver ni chez moi, ni dans mon bureau », expliquait Haruki Murakami en 2018 lorsqu’il dévoilait les contours de ce projet.
Une réplique du bureau de l’écrivain
Face à la richesse de ce travail, la bibliothèque n’est ainsi pas uniquement destinée à mettre à disposition ses romans et nouvelles, mais également ses traductions — il a notamment réalisé les versions japonaises des ouvrages de Francis Scott Fitzgerald et Raymond Carver ou John Irving —, essais ou enquêtes, et à accueillir sa collection de vinyles. Le lieu comprend également une réplique du bureau de l’écrivain, un studio de radio et un café géré par les étudiants.
Fils d’un professeur de littérature japonaise, Haruki Murakami a commencé sa carrière avec l’ouverture d’un club de jazz à Tokyo en 1974, avant d’arrêter cette aventure en 1981 afin de se consacrer pleinement à l’écriture. Mal à l’aise face à la société japonaise transformée par le boom économique, entre arrogance et conformisme, il quitte le Japon, et après un séjour en Italie et en Grèce, s’installe aux États-Unis en 1991, où il enseigne la littérature japonaise à l’Université de Princeton. Les événements de 1995, l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo et le tremblement de terre de Kobe, le convainquent de revenir sur sa terre natale.
Séminaires, symposiums et expositions
Depuis son premier roman, Écoute le chant du vent publié en 1979, qui lui permet de recevoir le prix Gunzo alors qu’il était âgé de 30 ans, l’auteur propose une œuvre aux accents « oniriques, tendant au fantastique, où se déploie une imagination féconde » selon les mots de la journaliste du Monde Florence Bouchy.
Parmi ses ouvrages, il convient notamment de citer La Course au mouton sauvage (1982), Kafka sur le rivage (2002), 1Q84 ( (2009) ou plus récemment Le Meurtre du Commandeur (2017). Haruki Murakami a aujourd’hui acquis une notoriété internationale, ses œuvres sont traduites dans plus de 50 langues, faisant de chaque publication un événement. Les « Harukistes » militent chaque année pour que lui soit remis le Prix Nobel de Littérature.
Au-delà des ressources réunies, la « bibliothèque vise à créer un espace d’échange, un lieu qui permette un dialogue international ouvert sur la littérature et la culture, par le biais de séminaires, de symposiums et d’expositions spéciales. La Maison internationale de la littérature de l’Université Waseda s’efforcera également de proposer des « expositions et des fonctionnalités en ligne, accessibles à tous », précise le communiqué de presse.
Plus d’informations sur la bibliothèque sur le site internet de la Maison internationale de la littérature de l’Université Waseda — Bibliothèque Haruki Murakami.
© Waseda University
© Waseda University
© Waseda University
LES PLUS POPULAIRES
-
“Les herbes sauvages”, célébrer la nature en cuisine
Dans ce livre, le chef étoilé Hisao Nakahigashi revient sur ses souvenirs d’enfance, ses réflexions sur l’art de la cuisine et ses recettes.
-
Shunga, un art érotique admiré puis prohibé
Éminemment inventives, se distinguant par une sexualité libérée, ces estampes de la période Edo saisissent des moments d'intimité sur le vif.
-
Le périple enneigé d’un enfant parti retrouver son père
Le film muet “Takara, la nuit où j'ai nagé” suit un jeune garçon sur la route, seul dans un monde d'adultes qu'il a du mal à appréhender.
-
L'homme qui construisait des maisons dans les arbres
Takashi Kobayashi conçoit des cabanes aux formes multiples adaptées à leur environnement et avec un impact limité sur la nature.
-
Les illustrations calligraphiques d'Iñigo Gutierrez
Inspiré du “shodo”, la calligraphie japonaise, l'artiste espagnol établi à Tokyo retranscrit une certaine nostalgie au travers de ses oeuvres.