Visiter le Kansai, c’est capter l’essence du Japon

15.11.2019

TexteRebecca Zissmann

Des quartiers traditionnels de Kyoto où flânent les geiko aux biches s’ébattant librement dans les rues de l’ancienne capitale impériale de Nara, en passant par la montagne sacrée de Koyasan avec son cimetière forestier et ses temples centenaires et la ville-monde d’Osaka et ses milliers de restaurants… Le Kansai concentre tout ce qui fait l’âme du Japon.

Pendant des siècles, cette région qui regroupe dix préfectures, de Tottori à l’ouest à Fukui au nord et Mie à l’est, sans oublier Tokushima sur l’île occidentale de Shikoku, a été le cœur politique, religieux et culturel du pays. On y trouve pas moins de deux anciennes capitales impériales ! Mais surtout, au-delà des traces que l’homme y a laissé, c’est sa nature luxuriante et si variée qu’il faut explorer. Mer, montagne, lacs (dont le lac Biwa, le plus grand du Japon), onsens et îles multiples y sont autant de paysages à découvrir.

Le Kansai est la région idéale pour saisir tous les attraits du Japon en un temps et un espace limité. L’aéroport international du Kansai, conçu par l’architecte Renzo Piano et installé sur une île artificielle de la baie d’Osaka, accueille chaque jour un vol direct au départ de Paris, opéré par Air France. Dans un rayon de 100 km autour de cet aéroport, on trouve au choix les villes de Kyoto, Osaka, Kobe ou encore les onsens de Kinosaki ou la montagne sacrée de Koyasan.

Pourquoi ne pas sortir des sentiers battus ? Et préférer Uji à Kyoto, sa voisine du nord. Ville culturelle très développée dès la période Heian (794-1192), Uji est réputée pour l’ancienneté et l’admirable préservation de ses temples à l’instar du Byodoin et du sanctuaire Ujigami. Sans oublier son délicieux thé vert, best-seller depuis les années 1100 ! Car c’est là que le prêtre bouddhiste zen Eisai aurait planté des graines de thé rapportées de Chine. Uji est donc la plus ancienne région cultivatrice de thé du Japon ce qui fait que ses crus, encore aujourd’hui, comptent parmi les plus prestigieux du pays.

Le magasin de thé Horii Shichimeien y est un passage obligé puisqu’il tient boutique depuis près de 600 ans. Son thé matcha a un goût inoubliable et son gyokuro, variété de thé vert qui pousse à l’ombre plus longtemps que les autres, est d’un luxe inouï.

Zen et thé sont intimement liés, alors direction le temple de Eiheiji dans la préfecture de Fukui, au nord du Kansai. Ce « temple de la paix éternelle » est l’un des deux principaux lieux de culte de la branche Soto du zen. Fondé par le moine Dôgen en 1244, le Eiheiji a été imaginé comme un lieu d’enseignement de la pratique zen. Une fonction qu’il remplit encore aujourd’hui avec près de cent moines pratiquant le shikantaza ou la méditation zazen (za signifiant « assis »).

Pour les visiteurs souhaitant s’initier à la pratique du zen qui, selon le temple, n’est « rien de spécial car on ne fait que manger, nettoyer, chanter, dormir et méditer assis en zazen en y mettant tout notre cœur », le Eiheiji propose des programmes de formation en anglais. On peut au choix y rester une nuit avec le programme Sanro, pour débutants, qui propose deux méditations zazen de 40 minutes par jour, ou pratiquer un peu plus, jusqu’à cinq méditations avec le programme Sanzen. Au-delà de l’éveil spirituel, il s’agit de se mettre dans la peau d’un moine bouddhiste en dormant dans une chambre commune, se levant aux aurores pour assister à l’office du matin et partageant des repas religieux traditionnels végétariens, appelés shojin ryori.

Le temple Eiheiji propose aussi un atelier sur quatre jours et trois nuits nommé « International Zen Workshop » qui offre dans sa version pour débutants jusqu’à huit méditations de 40 minutes par jour et pour les plus avancés, jusqu’à dix méditations. Les journées y sont aussi ponctuées de conférences et discussions autour du bouddhisme et de ses enseignements. Enfin, pour les moins téméraires, un « Zen Village » flambant neuf comprenant un complexe hôtelier a ouvert ses portes juste devant le vénérable temple. On peut y passer la nuit et bénéficier des programmes d’apprentissage de la méditation à la journée.

Côtoyer les moines de la branche zen Soto, qui perpétuent des rites centenaires et peuvent en cela être qualifiés de trésors vivants, permet d’appréhender le Japon par le biais de sa philosophie et sa spiritualité. Une expérience de la culture zen inoubliable que l’on ne trouve que dans le Kansai, une étape incontournable de tout périple dans l’archipel.

D’autant plus que de nombreux évènements d’envergure internationale s’y tiendront dans les années à venir. Ne manquez pas les World Master’s Games de 2021 ni l’exposition universelle d’Osaka en 2025 ! A votre service, le Bureau de Tourisme du Kansai pourra aiguiller toutes vos envies de voyage.