La vie en miniature de Tanaka Tatsuya
Avec ses plusieurs millions de followers sur Instagram, il est fort possible que le travail de Tanaka Tatsuya ne vous soit pas inconnu.
©Tanaka Tatsuya
Tanaka Tatsuya poste quotidiennement depuis avril 2011 des petites scènes de vie en miniature sur les réseaux sociaux. Avec un twist qui le rend particulièrement original dans le monde de l’infiniment petit : il détourne la nature ou l’utilisation première des objets de la vie quotidienne.
Des brocolis se transforment ainsi en arbres majestueux sous lesquels il fait bon pique-niquer, quand une brosse en crin prend des airs de champ à moissonner.
“Les objets que je détourne doivent être communs. Il faut que ce soit des choses que les gens utilisent quotidiennement pour pouvoir se projeter dans mes créations”, confie l’artiste qui a étudié l’art à l’université avant d’être embauché en tant que directeur artistique dans une agence de graphisme.
S'inspirer du quotidien
©Tanaka Tatsuya
Solliciter l’inventivité
Mais comment continuer à trouver l’inspiration lorsque l’on crée des miniatures depuis plusieurs années ? “Les idées me viennent lorsque je voyage ou tout simplement lorsque je fais du shopping. Alors je vais régulièrement observer les objets et les gens dans les supermarchés ou les magasins informatiques”, précise Tanaka. “L’inventivité doit être sollicitée régulièrement. Je n’arrive pas à créer en regardant un mur blanc ou en me perdant dans mes pensées.”
Après ses déambulations, l’artiste rejoint son appartement dans lequel il a aménagé un studio de création, pour se lancer dans la production de nouvelles saynètes. Des montagnes d’objets en tous genres sont rangées dans de multiples tiroirs, aux côtés des quelques 20 000 figurines de 2 cm de haut qui agrémentent ses créations. On y trouve également bon nombre de sampuru, ces copies d’aliments en plastique ou en résine, qui lui permettent d’incorporer des denrées alimentaires dans ses créations, sans pour autant les gaspiller.
Tanaka Tatsuya, artiste star d'Instagram
©Tanaka Tatsuya
Tanaka Tatsuya était pourtant loin de s’imaginer que ce qui était un hobby, pratiqué à côté de son activité salariée, allait occuper tout son temps et être décliné en livres, calendrier, et même mini série télévisée. “À partir de 2015, je me suis rendu compte que je pouvais vivre de cette activité, et même bien mieux qu’avec mon poste de directeur artistique. Je me suis donc lancé entièrement dans cette aventure de Miniature Life”, explique celui qui maîtrise l’intégralité du processus de création, de la scénographie à la prise de photos, en passant par l’édition de ces dernières, et ce, jusqu’à la publication sur les réseaux sociaux.
“J’aime constater qu’après tout ce temps, mes lecteurs sont toujours au rendez-vous. Leur motivation me donne envie de créer”, confie Tanaka Tatsuya, dont 70 % des followers vivent en dehors du Japon. “Le pire pour moi est quand les gens ne comprennent absolument pas ce que j’ai voulu représenter. Alors je me remets en question et je reviens à des choses un peu plus basiques.”
Une remise en question perpétuelle qui se double d’une volonté qui, elle, est restée intacte depuis ses débuts : garder une âme d’enfant. “Il y a de la joie à découvrir comment les objets peuvent ressembler à autre chose. Simplement en changeant de point de vue. Malheureusement, nous avons tendance à perdre ce point de vue ludique en devenant adultes. Nous ne réfléchissons qu’en termes de bon sens et ne percevons les choses que de manière fixe. J’essaie de modifier cela.”
©Tanaka Tatsuya
©Tanaka Tatsuya
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