Les estampes de Kiyoshi Hasegawa

Le peintre et graveur, qui a passé la majeure partie de sa carrière à Paris, est notamment connu pour ses œuvres monochromes.

22.04.2021

TexteClémence Leleu

Nature morte pot et pipe pointe sèche 1924 © Fondation Taylor

Paysages, natures mortes, fleurs ou encore volatiles… L’artiste Kiyoshi Hasegawa multiplie, au fil de sa carrière artistique, les sujets de représentation, avec toutefois un invariant : la présence du noir. Le graveur sur bois et sur cuivre est ainsi spécialiste de mezzotinto, « la manière noire », un procédé de gravure en creux, dont la taille permet l’obtention de divers niveaux de noir, allant du gris jusqu’au noir le plus profond. 

Kiyoshi Hasegawa est né en 1891 à Yokohama. Diplômé en arts de l’université Meiji à Tokyo, il étudie tout d’abord la peinture à l’huile avant d’appréhender la gravure. L’artiste, après un bref séjour aux États-Unis, s’installe à partir de 1919 à Paris, où il poursuit sa carrière, à l’instar du peintre Takesada Matsutani, jusqu’à son décès en 1980. Dans son atelier montmartrois, sa production est prolifique, avec près de 350 estampes entre 1919 et 1963. 

 

Précurseur de techniques de gravure

C’est d’ailleurs Kiyoshi Hasegawa qui introduit en France la technique de gravure en manière noire. L’artiste déploie, au fil de ses créations, toute la palette chromatique du noir, faisant apparaitre, en creux et pleins, une touche artistique immédiatement reconnaissable. Une patte bien spécifique qui s’envisage comme un pont entre les cultures japonaises et occidentales, conciliant les traditions nippones, avec la prédominance du noir, et l’art occidental moderne, dans ses représentations. 

Un prix Kiyoshi Hasegawa a été créé en 2016 par Janine Buffard et Yves Dodeman en hommage à leur grand-oncle. Il récompense chaque année un artiste résidant en France, qui présente dix estampes monochromes. L’édition 2020 a récompensé le travail de l’artiste Rong Guo, une dessinatrice graveuse chinoise.

 

Certaines oeuvres de Kiyoshi Hasegawa sont visibles sur le site de la Fondation Taylor, qui remet chaque année le prix portant son nom.

Trois anémones dans un vase manière noire 1937 © Fondation Taylor

Châtaignes dessin préparatoire à la plume circa 1950 © Fondation Taylor

Route de Cagnes eau forte de 1923 © Fondation Taylor

Fleurs des champs, petits coquelicots, pointe sèche, 1930 © Fondation Taylor

Herbe dans un verre, burin sur chine teinté, 1953 © Fondation Taylor

Vieux moulin, manière noire, 1929 © Fondation Taylor

Un chardon (La Roche), eau-forte, 1953 © Fondation Taylor

Fenêtre ouverte, burin 1951 © Fondation Taylor

Femme, la tête appuyée dans sa main, eau-forte et pointe-sèche, 1922 © Fondation Taylor