Wataru Yamamoto dessine une ligne à la pénombre des arbres

Au fond des forêts sacrées de Kumano, le photographe explore l'espace qui flotte entre l'homme et la nature.

24.11.2020

TexteJessica Saxby

Courtesy of Wataru Yamamoto

La forêt de Kumano, où la série Drawing a Line a été réalisée, abrite également Kumano Kodo, un ancien site de pèlerinage, traversé par des sentiers sacrés. « La première fois, j’y suis allé seul, avec le désir de ne faire qu’un avec les bois. Sur les photographies, j’avais le sentiment de vivre avec la forêt, ce qui m’a apporté un grand sentiment de satisfaction » écrit Wataru Yamamoto dans son livre. Au moment où le photographe partit pour sa deuxième séance photo, le paysage, qu’il soit psychologique ou géographique, avait changé, en raison du tremblement de terre, du tsunami, et de la catastrophe de Fukushima.

L’artiste basé à Tokyo Wataru Yamamoto est né en 1983 à Tochigi. L’œuvre publiée en 2012 amène le photographe à se placer au centre de ses images, avec une série d’autoportraits réalisés entre octobre 2010 et mars 2011, au cœur de la forêt de Kumano. Dans cette série, dédiée à la nature, Wataru Yamamoto s’intéresse en particulier à la relation directe entre l’homme et la nature.

 

Tout change

Dans ces clichés en noir et blanc, aux forts contrastes, le photographe est à peine visible, se fondant dans la végétation dense qui l’entoure, le câble déclencheur restant l’unique indice de sa présence. Associé à une technique expérimentale, ce câble devient un élément central, aussi bien conceptuellement, que dans la composition et dans la volonté de l’artiste de représenter les espaces entre l’homme et la nature.

Le photographe a poursuivi son travail sur l’environnement naturel en 2012 avec une exposition personnelle, « Plane Tree Observations » chez Yumiko Chiba Associates, mettant en lumière le procédé expérimental dit « photographie Kirlian », autrefois utilisé pour observer l’aura des plantes.

 

Drawing a Line (2012), un livre-photo de Wataru Yamamoto publié par MCV MCV.

Courtesy of Wataru Yamamoto

Courtesy of Wataru Yamamoto