Les plats alléchants des films du Studio Ghibli sont bien plus que des détails
La nourriture, souvent inspirée de recettes appréciées des réalisateurs, est un élément majeur de l'intrigue de ces films d'animation.

© Studio Ghibli
Lors d’un Ask me Anything (« demandez-moi n’importe quoi ») sur le réseau social Twitter en avril 2021, un fan a posé la question suivante : « Pourquoi est-ce que la nourriture des films du Studio Ghibli a toujours l’air aussi bonne ? ». Ce à quoi le producteur et ancien président du studio d’animation Toshio Suzuki a répondu : « C’est parce que c’est la nourriture que Miyazaki a fait lui-même ».
Cette révélation soudaine ne fait que confirmer que si les longs métrages tels que Le Voyage de Chihiro (2002), Ponyo sur la falaise (2009) ou encore La Colline aux coquelicots (2012) sont aussi appréciés, c’est parce que le maître de l’animation s’inspire de son vécu.
La nourriture, un accélérateur de la narration
Réputé pour ses personnages attachants et ses paysages oniriques, le Studio Ghibli accorde dans ses films une place essentielle à la nourriture, symbole d’histoire et de culture. Tourte de harengs au potiron, ramen (nouilles dans un bouillon à base de poisson ou de viande), brioche aux haricots rouges… Cette myriade de mets délicats préparés puis dessinés par Hayao Miyazaki n’éveillent pas uniquement nos sens. Ils ont un rôle déterminant dans le développement de la narration et des personnages.
« La nourriture et l’alimentation sont étroitement liés à la famille et à l’émotion », affirme le président du distributeur américain GKIDS, Dave Jesteadt, à Serious Eats. Par exemple, le lien entre les deux protagonistes du Château dans le ciel (2003), Pazu et Sheeta, se renforce après avoir partagé un œuf au plat sur un toast ou encore, après la transformation de ses parents en cochons, l’héroïne Chihiro trouve du courage en dégustant des onigiri (boulettes de riz enveloppées d’une algue nori).
Afin de rendre hommage à cet art de manger, synonyme de joie et de bonheur pour le Studio Ghibli, le musée éponyme situé à Mitaka, a organisé en 2017, une exposition intitulée Taberu wo Kaku (littéralement « dessiner manger ») ou « Délicieux ! Repas animés inoubliables » en français. « La nourriture qui est encore chaude, qui semble douce et tendre et dont on peut deviner le parfum délicieux sur les visages de ceux qui la dégustent — ces scènes de repas sont séduisantes et charmantes. Pas besoin de dialogues pour transmettre ce délice et ce bonheur », proclamait le texte de présentation de l’évènement.
Plus d’informations sur les films d’animation du Studio Ghibli sur son site internet.

© Studio Ghibli

© Studio Ghibli
LES PLUS POPULAIRES
-
« C’est un plaisir sincère que mes objets soient reconnus comme appartenant au cercle du Mingei »
Les couverts de laiton soigneusement façonnés par Ruka Kikuchi dans son atelier de Setouchi sont appréciés dans tout le Japon et ailleurs.
-
« Le Mingei reste toujours insaisissable, cent ans après sa naissance »
Sō Sakamoto est un potier d’Onta-yaki, une forme de céramique datant du XVIIIe siècle mise en avant par Sōetsu Yanagi, fondateur du Mingei.
-
« On dit souvent qu’il faut apprendre de ses échecs… mais est-ce vraiment si simple ? »
Dans “Guide de survie en société d'un anti-conformiste”, l'auteur Satoshi Ogawa partage ses stratégies pour affronter le quotidien.
-
Du Japon vers le monde, des photographes appelés à s’imposer à l’international
Le T3 PHOTO FESTIVAL 2025 expose cinq photographes japonais émergents et confirmés, afin de soutenir leur rayonnement à l’étranger.
-
“Le Japon interdit”, l'oeil d’Irina Ionesco
Dans cet ouvrage, la photographe va au plus près des corps, révélant ceux, tatoués, de “yakuza” ou celui, érotisé, d'une artiste underground.



