Les seaux en bois s’affranchissent de la tradition
L’artisan Shuji Nakagawa révolutionne l'usage des “ki-oke” utilisés pour le bain en les transformant, entre autres, en seaux à champagne.
© Nakagawa
Shuji Nakagawa, fils de l’illustre Kiyotsugu Nakagawa, reconnu trésor national vivant en 2001, perpétue la tradition séculaire des ki-oke, ces seaux en bois fabriqués à la main depuis plus de 700 ans dans l’archipel. Initialement conçus pour le rituel du bain ou pour stocker le riz et le miso, la maison Nakagawa s’évertue à en multiplier les usages, pour que ces pièces artisanales, dont les techniques de fabrication ne se transmettent que de père en fils, ne tombent pas dans l’oubli.
Né en 1968, Shuji Nakagawa est diplômé de l’université kyotoïte de Seika en 1992. Il prend alors le chemin de l’atelier de travail sur bois de son père, installé à Kyoto. Il y perfectionne sa technique avant de créer en 2003, en parallèle de l’atelier familial, son propre espace de création, Nakagawa Mokkougei Hirakoubou, niché dans les montagnes de Shiga, aux alentours du lac Biwa.
Une forme renouvelée et modernisée
C’est ici qu’il réinvente le design des ki-oke qu’il transforme, entre autres, en seaux à champagne. Ces pièces sont conçues à partir de cyprès japonais (bishu-hinoki) et de pin parasol (koya-maki). L’artisan travaille le bois selon les techniques héritées de son père : après avoir séché le bois durant plusieurs mois, Shuji Nakagawa joint les différentes lattes avec des piquets de bambou, avant qu’elles ne soient enserrées dans un cerceau.
Ce qui fait l’originalité de ce seau dénommé Konoha : sa forme ovale et ses bords incurvés, qui lui donnent une nouvelle allure, résultat de deux ans de conception par Shuji Nakagawa. Un twist qui a séduit la prestigieuse marque de champagne Dom Pérignon qui a fait de cet objet manufacturé son seau à champagne officiel en 2010.
Les pièces de l’atelier Nakagawa jouissent d’une renommée internationale. Certaines d’entre elles font partie des collections permanentes du Victoria and Albert Museum de Londres et du musée des Arts décoratifs de Paris.
Plus d’informations sur les pièces réalisées par Mokkougei Nakagawa Hirakoubou sur le site internet de l’atelier.
© Nakagawa
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