Le Tabouret Papillon, au carrefour du design occidental et japonais
Créé par Sori Yanagi en 1954, ce meuble utilise une technique alors novatrice de cintrage du contreplaqué mise au point par le couple Eames.

© Wikimedia Commons - tomislav medak
Dessiné en 1954 par Sori Yanagi, figure emblématique du design industriel japonais, le Tabouret Papillon assemble deux coques de contreplaqué identiques, liées par un cylindre en laiton. Certains y voient des ailes de papillon, qui lui ont donné son nom. D’autres une forme qui rappelle celle des idéogrammes japonais.
Une esthétique qui évoque l’artisanat japonais
Pourtant, les techniques qui entrent en jeu lors de sa fabrication viennent d’Occident. Le cintrage du contreplaqué, qui lui permet de revêtir des formes courbées, a ainsi été mis au point par Charles et Ray Eames. Sori Yanagi s’est aussi inspiré des sièges occidentaux — peut-être au contact de Charlotte Perriand, dont il a été l’assistant lors de son séjour dans l’archipel de 1940 à 1942 — car à l’époque, les Japonais s’asseyaient directement au sol.
La simplicité des lignes et la forme organique du meuble évoque l’artisanat et semble faire écho au travail du père du designer, Soetsu Yanagi, qui avait lancé le mouvement Mingei de préservation et de valorisation des objets du quotidien faits main. Le Tabouret Papillon, édité au Japon en érable ou en palissandre par le fabricant de meubles spécialiste du bois Tendo Mokko, a depuis acquis le statut d’oeuvre d’art et a rejoint les collections de grandes institutions muséales telles que le MET à New York.
Le Tabouret Papillon de Sori Yanagi est désormais édité par Vitra.

© Tendo Mokko

© Tendo Mokko

Sori Yanagi, domaine public
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